lundi 30 juin 2008

HS- Le dernier défi de Daniel Nestor.

Le lundi 30 juin 2008

Le dernier défi de Daniel Nestor

Daniel Nestor (Photo PC)
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Daniel Nestor
Photo PC

Vincent Brousseau-Pouliot

La Presse

En 17 ans, Daniel Nestor a gagné trois titres du Grand Chelem, une médaille d'or olympique et le tournoi de sa ville d'adoption, Toronto. Aussi impressionnant soit-il, son palmarès n'est pas encore complet. Il lui manque le titre le plus prestigieux au monde. Celui de Wimbledon.

Le Torontois ne perd pas espoir de gagner Wimbledon malgré ses 35 ans. Après tout, le duo qu'il forme avec le Serbe Nenad Zimonjic est classé deuxième tête de série cette année au All England Club. La semaine dernière, Nestor et Zimonjic ont franchi avec succès les deux premiers tours du tournoi. «Les premiers matchs sont toujours difficiles, mais nous avons bien joué au cours de la dernière semaine», dit Nestor.


En huitième de finale, Nestor et Zimonjic affrontent aujourd'hui Max Mirnyi et Jamie Murray. Ce match risque d'être l'un des plus excitants du tournoi de double masculin. Côté calibre de jeu, chaque équipe compte un vainqueur de plusieurs tournois du Grand Chelem (quatre pour Mirnyi, trois pour Nestor). Côté glamour, l'Écossais Jamie Murray, déjà l'un des favoris de la foule au All England Club, fait beaucoup jaser avec sa chevelure au vent et son look à la John McEnroe. Côté rivalité, l'entraîneur de Murray est nul autre que Louis Cayer, l'ancien entraîneur de Nestor avec l'équipe canadienne de la Coupe Davis....

«Ce sera un match très difficile, dit Nestor. Murray est un héros à Wimbledon. Il est un excellent joueur, même s'il lui reste encore des facettes de son jeu à améliorer. De son côté, son partenaire Max Mirnyi a gagné plusieurs titres du Grand Chelem en double.»

Malgré tout le respect qu'il voue à Murray et Mirnyi, Nestor devra trouver un moyen de les vaincre s'il veut remporter son premier titre en 14 participations à Wimbledon. La plupart des joueurs du circuit ne feraient pas grand cas d'un tel échec. Mais pour Nestor, ancien numéro un mondial et vainqueur de 52 tournois en double depuis le début de sa carrière en 1991, une telle disette étonne. D'autant plus qu'elle suit celle d'un autre Canadien, Grant Connell, qui n'a jamais gagné Wimbledon malgré son statut de numéro un mondial en double en 1993 et 1994.

«Ce n'est pas si étrange que ça, s'objecte Nestor. Pendant des années, les Woodies ont dominé à Wimbledon. Ensuite, il y a eu Todd Woodbridge et Jonas Bjorkman. Et maintenant, les frères Bryan. Je suis passé près à quelques reprises, mais je n'ai jamais été le favori à Wimbledon.»

La disette de Nestor est d'autant plus intrigante que le Torontois adore jouer à Wimbledon, le seul tournoi du Grand Chelem qui continue à privilégier la formule au meilleur de cinq manches pour les matchs de double. «Dans un 3 de 5, vous sentez davantage que la meilleure équipe va gagner, dit Nestor. La chance n'entre pas en jeu comme ça peut parfois être le cas dans un 2 de 3.»

Souvent négligés au profit des vedettes du simple, les joueurs de double comme Nestor apprécient les petites attentions des organisateurs de Wimbledon, qui tentent de les faire jouer le plus souvent possible sur les terrains les plus achalandés du All England Club. «Wimbledon traite bien les joueurs de double, dit Nestor. Nous jouons toujours devant des bonnes foules. Les spectateurs aiment bien le double, qui fait partie de la tradition du tennis.»

Par contre, le gazon du All England Club a toujours représenté un défi supplémentaire pour Nestor. «Ma seule faiblesse sur gazon, c'est peut-être mon retour de service, admet-il. La surface est un peu plus lente au cours des dernières années, mais ça n'a pas fait une aussi grande différence qu'en simple. En double, on a toujours moins d'espace pour manoeuvrer.»

En 14 participations à Wimbledon, Nestor a atteint le carré d'as à cinq reprises. Il n'a participé qu'à une finale - en 2002 avec Mark Knowles contre Todd Woodbridge et Jonas Bkjorman. «Durant les deux premières manches, Woodbridge et Bjorkman ont joué de façon incroyable, se rappelle Nestor. Puis, le match a été arrêté à cause de la pluie. À notre retour sur le terrain, nous avons gagné la troisième manche. La quatrième manche a été très serrée, mais nous avons été brisés en fin de manche sur le service de Mark alors que nous avions le momentum. Si nous avions gagné cette manche, je crois que nous aurions gagné le match.»

Bien sûr, Daniel Nestor aimerait gagner Wimbledon. Mais le Torontois ne rêve pas de gagner le tournoi depuis sa tendre enfance, comme c'est le cas bien des joueurs de tennis - Roger Federer, pour ne nommer que celui-là. Si Nestor parvient à mettre la main sur le titre du All England Club, ce sera tant mieux. Sinon, il n'aura pas de regrets. «L'autre jour, les journalistes à Londres me demandaient si j'échangerais mes trois titres du Grand Chelem pour une victoire à Wimbledon, dit-il. Évidemment que non. Mais j'aimerais pouvoir gagner le seul tournoi du Grand Chelem qui m'échappe encore. Ce serait un bel exploit de gagner les quatre tournois du Grand Chelem au cours de ma carrière.»

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