dimanche 22 juin 2008

Federer défend son bastion contre l'assaut de Nadal.

Le samedi 21 juin 2008

Federer défend son bastion contre l'assaut de Nadal

Roger Federer et Rafael Nadal après le match de finale à Rolland-Garros. (Photo AP)
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Roger Federer et Rafael Nadal après le match de finale à Rolland-Garros.
Photo AP

François Bontoux

Agence France-Presse

Londres

Roger Federer défend à partir de lundi son bastion de Wimbledon, où il reste sur cinq victoires consécutives, contre l'assaut de Rafael Nadal, un rival à l'ambition décuplée par son triomphe à Roland-Garros.


Le Suisse est à un tournant de sa carrière. S'il gagne sur le gazon anglais pour la sixième fois de suite, un record, son règne reprendra son cours comme si rien ne s'était passé.

Le faux-pas de l'Open d'Australie sera définitivement attribué au virus qui l'a handicapé en début d'année et sa déroute en finale à Paris n'apparaîtra plus que comme la confirmation de l'exception Nadal sur terre battue.

S'il perd en revanche, 2008 aura toutes les chances de rester comme une de ces années charnières où le tennis passe d'une époque à une autre.

Car Wimbledon est vraiment le jardin de Roger Federer. Nulle part ailleurs son jeu ne s'exprime aussi pleinement et sa motivation n'est aussi intense que dans ce tournoi qu'il place au-dessus de tous les autres. C'est là qu'ont commencé à la fois l'histoire du tennis, en 1877, et sa propre saga en 2003 lorsqu'il y gagna le premier de ses douze titres du Grand Chelem, à deux unités du record de Pete Sampras.

Federer fragilisé

L'année dernière, le Suisse avait déjà énormément souffert pour battre Nadal pour la deuxième fois d'affilée en finale après cinq sets de toute beauté. Par rapport à juillet dernier, le danger a considérablement grandi.

Pour la première fois depuis quatre ans, Federer semble fragile. Certes, il vient de gagner pour la cinquième fois le tournoi de Halle, sa traditionnelle épreuve de préparation, et a porté sa série record de victoires consécutives sur gazon à 59. Mais on ne peut guère en tirer de conclusion en raison de la relative faiblesse de l'opposition

Ce qui frappe, c'est plutôt le bilan plus que mitigé du champion suisse depuis le début de saison. En six mois de compétition, Federer a déjà perdu huit matches, soit deux fois plus que lors de toute la saison 2006, sa plus fructueuse, et un de moins seulement que pour l'ensemble de l'année 2007.

Le N.1 mondial a perdu contre Nadal (3 fois sur 3, sur terre), mais aussi contre des joueurs qu'il avait l'habitude de corriger, comme Andy Roddick, Radek Stepanek ou encore Mardy Fish. Lors de sa défaite à Paris, probablement la pire de toute sa carrière, il a presque paru résigné.

Nadal gonflé à bloc

Pour Nadal c'est l'inverse. Gonflé à bloc par son quadruplé à Roland-Garros, le Majorquin sent bien qu'une occasion peut-être unique se présente d'égaler Bjorn Borg, le dernier à avoir réussi le doublé Roland-Garros/Wimbledon (trois fois de suite de 1978 à 1980).

Sans prendre ne serait-ce qu'un jour de repos, il a traversé la Manche pour remporter au Queen's le premier titre de sa carrière sur herbe. Personne n'a résisté à sa furia, ni le géant Ivo Karlovic, ni Andy Roddick, ni Novak Djokovic en finale.

Pour troubler le mano a mano hispano-suisse, on ne voit que le Serbe, tombé cette fois-ci dans la moitié de tableau de Federer. Les têtes de série N.4 et N.5, Nikolay Davydenko et David Ferrer, n'aiment guère le gazon, les N.6 et N.7, Andy Roddick et David Nalbandian, relèvent de blessure et les autres semblent trop loin pour pouvoir se mêler à la lutte.

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