jeudi 28 août 2008

Nadal face à son incroyable défi.

Nadal face à son
incroyable défi

Romain Schneider, notre envoyé spécial à New York
28/08/2008 | Mise à jour : 10:48 |
Rafael Nadal affole les compteurs. 79 matchs cette saison et 8 défaites seulement.
Rafael Nadal affole les compteurs. 79 matchs cette saison et 8 défaites seulement. Crédits photo : AP

On n'arrête plus l'Espagnol. Le nouveau numéro un mondial, à peine digéré son titre olympique de Pékin, s'est lancé à la conquête de New York et de son troisième Grand Chelem d'affilée.

Arrivé à New York en provenance de Pékin en milieu de semaine dernière, le champion olympique est allé assister à une représentation du Fantôme de l'opéra à Broadway. Pour son premier tournoi du Grand Chelem comme tête de série numéro 1, on a vu le fantôme de Nadal. Une victoire arrachée dans la douleur face au modeste allemand Bjorn Phau, un qualifié, 136e joueur mondial, en trois sets et trois heures 7-6 (7/4), 6-3, 7-6 (7/4). Au contraire de son grand rival Roger Federer, impressionnant pour son entrée en lice, victoire 6-3, 6-0, 6-3 face à l'Argentin Gonzalez, 118e mondial.

Nadal, lui, a affiché des signes de faiblesse inhabituels. Fautes directes en grand nombre, difficultés à concrétiser ses occasions de break (2 sur 13) et à terminer le match. On n'a pas vraiment reconnu cette machine à détruire les adversaires, en course pour remporter un troisième titre majeur cette année.

«Je suis probablement un peu fatigué»

Car le patron, désormais, c'est lui. Roland-Garros n'est plus son seul royaume. En conquistador, il a bouté début juillet Federer de son jardin londonien, où il régnait en maître depuis cinq ans. Insatiable, le Majorquin a décroché l'or olympique la semaine dernière à Pékin. Premier espagnol à s'imposer à Wimbledon depuis Manolo Santana en 1966, il pourrait bien succéder à Manuel Orantes, dernier Ibérique consacré à New York en 1975 sur la terre battue de Forest Hills. Nadal affole les compteurs à la manière d'un Federer. 79 matchs cette saison et 8 défaites seulement !

Un sacre à Flushing Meadows ferait de lui le quatrième joueur de l'ère Open à remporter trois titres majeurs de suite après Rod Laver, Pete Sampras et Roger Federer. Le défi est immense. En conférence de presse, l'Espagnol ne s'est pas voilé la face après son entame mitigée : «Mon adversaire a bien joué, mais moi je n'ai pas évolué avec l'intensité que je mets habituellement dans mes matchs. Je suis probablement un peu fatigué.»

Bonne nouvelle, «le monstre» Nadal est humain. Le calendrier infernal et les décalages horaires commencent à lui peser : «On arrive à un moment délicat de la saison.» Il est vrai que l'air de «Big Apple» ne lui a guère réussi jusqu'à présent. Il n'y a jamais dépassé le stade des quarts de finale. À bout de souffle et handicapé physiquement avec des tendinites rotuliennes aux deux genoux, il avait été sorti la saison dernière dès les huitièmes de finale par son compatriote Ferrer.

Si son physique ne le trahit pas une nouvelle fois cette année, l'enfant de Manacor possède toutes les armes pour briller ici et pour continuer à écœurer la concurrence. Il a dompté le gazon londonien. Il peut bien dompter le ciment new-yorkais. «Je peux bien mieux jouer», assure-t-il. On le croit volontiers. Prochaine proie probable du fauve. Au deuxième tour, ce soir, un autre qualifié, classé 261e mondial, l'Américain Ryler de Heart. Un deuxième tour de chauffe. Histoire de monter en puissance. Histoire de montrer que le patron, c'est bien lui désormais.

Grosjean usé.Un petit tour et puis s'en va pour Sébastien Grosjean, aujourd'hui 70e mondial, dominé par Paul-Henri Mathieu 6-7 (7-4) 7-6 (7-5), 6-3, 6-2. Miné par une douleur à l'épaule droite depuis le début de saison, Grosjean pense à la retraite : «Si je dois me faire infiltrer tous les trois mois, c'est gênant. Je ne prends pas de plaisir dans ces conditions. Je prendrai une décision à la fin de l'année.»

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