mardi 19 août 2008

Paul Roux - Court central

Le Lundi 18 Août 2008, 18h39

Rafael Nadal : né pour être champion

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Après sa victoire sur Federer à Wimbledon, Nadal lui a simplement dit: «Bon tournoi. Désolé.» Pourquoi? lui a-t-on demandé. «Parce que je sais à quel point c’est difficile de perdre une finale comme celle-là.»

Tout vient à point à qui sait attendre. Le proverbe a beau être un peu cliché, il s’applique bien à Rafael Nadal, qui met fin aujourd’hui au long règne du roi Roger, après avoir été pendant trois ans le premier prétendant au trône.

Beaucoup se seraient énervés d’être resté si longtemps deuxième malgré cinq titres du Grand Chelem. «Je suis un très bon deuxième. Ce qui veut dire que le no 1 est extraordinaire», a-t-il inlassablement répété à tous ceux qui lui demandaient s’il était frustré de ne pas occuper le premier rang. Ce n’était pas de la fausse modestie. Rafa a une admiration sincère pour Roger Federer, ce grand champion dont il est devenu très tôt la bête noire.

Tablant sur sa jeunesse, Nadal savait qu’il finirait bien par lui succéder. En attendant, il en a profité pour améliorer son jeu. Il avait déjà un coup droit redoutable, la rapidité, l’endurance et un mental d’acier. Il a peaufiné son revers, un coup défensif dont il a fait un coup d’attaque. Il a travaillé son service. Il a amélioré ses volées.

À tel point que l’Extraterrien est devenu l’Extraterrestre. Lui qui ne gagnait que sur terre battue triomphe maintenant sur toutes les surfaces. Après un quatrième titre à Roland-Garros, il a enlevé Queen’s et Wimbledon sur herbe et Toronto et Pékin sur dur.

À 22 ans, il devient le 24e joueur à occuper la première place depuis la création du classement de l’ATP en 1973. Plusieurs, écrasés par le prestige de ce rang, l’ont occupé très peu de temps. Ce ne sera pas le cas de Nadal, né pour être champion.

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