dimanche 18 janvier 2009

''Gagner, c'est extrêmement difficile pour Rafael Nadal''




«Gagner, c’est extrêmement difficile pour Rafael Nadal»
Interview
Toni Nadal, oncle et entraîneur de l’Espagnol, numéro 1 mondial :
MELBOURNE, correspondance Recueilli par MYRTILLE RAMBION
Rafael Nadal à Melbourne, ce vendredi. (REUTERS)

Numéro 1 mondial depuis le mois d’août, Rafael Nadal a terminé l’année blessé au genou. Après avoir abandonné à Bercy, il a dû renoncer au Masters et à la finale de la Coupe Davis. Le point avec son oncle et entraîneur, Toni Nadal, avant le premier tournoi du Grand Chelem de la saison, en Australie.

Comment va Rafael Nadal ?
Si vous pouvez attendre deux semaines de plus, alors je serai en mesure de vous répondre. Mais là tout de suite, je ne sais pas (pause). Bien, j’espère.

Ce ne sont pas des paroles très rassurantes…
Je ne dis pas que je suis inquiet, mais il est très difficile de savoir dans quel état Rafael se trouve aujourd’hui.

Qu’a-t-il fait durant la trêve ?
Rien. Il s’est beaucoup reposé. Parce que… il ne va pas très bien (sourire).

Qu’est-ce que cela change de démarrer l’année numéro 1 ?
Rien du tout. Le numéro à côté de son nom, c’est celui de l’année dernière, pas celui de 2009. Rafael était le numéro 1 de 2008, mais en ce moment, ce n’est pas le cas : il a perdu contre Gaël Monfils [à Doha, ndlr], alors… De toute façon, son rang de numéro 1 ne change rien à sa façon de faire. Il faut toujours continuer à lui dire les mêmes choses. Parce que, comme je répète souvent - et je le crois sincèrement -, gagner, c’est extrêmement difficile. En tout cas pour Rafael.

Qui seront selon vous les joueurs les plus dangereux pour lui ?
En ce moment, chaque joueur qui joue contre lui est dangereux…

Andy Murray ne l’est-il pas un peu plus que les autres ?
Andy Murray ? Rafael doit jouer contre lui, si tout va bien, en demi-finale ! Si on commence à penser à ça, on est mal. Rafael pense d’abord à son match du premier tour contre Christophe Rochus et après, on verra bien quel joueur est difficile à battre, lequel l’est un peu moins.

Pensez-vous que le premier Grand Chelem préfigure ce que va être la saison ou qu’il est un peu particulier ?
Je crois qu’à cette période, tous les joueurs cherchent un petit peu leur jeu… Rafael en tout cas, parce qu’il revient juste de blessure. Être très bien tout de suite, dès le début de la saison, c’est très difficile. Il faut du travail, c’est sûr, mais il faut aussi de la chance. Ça commence dès le tirage au sort et ça continue jusqu’à la fin du tournoi.
La saison 2009 va être le cadre de certains changements sur le circuit. Avec des modifications du calendrier, notables, notamment un nouveau rendez-vous sur terre battue à Madrid… Je suis toujours contre ce que fait l’ATP à ce niveau-là ! Des gens vont dire que le fait qu’il y ait beaucoup de tournois sur terre, c’est bien pour Rafael. Mais je le dis : il s’agit de la surface la plus dangereuse pour les joueurs ! Il faut le prendre en considération. De toute façon, il n’y a pas que dans le tennis : dans tous les sports, les décisions sont toujours prises sans les principaux acteurs, à savoir les sportifs eux-mêmes. Pour moi, il faudrait jouer davantage de tournois sur dur.

Vous n’avez donc pas fait pression pour que la saison sur terre soit plus longue ?
Non, non, non ! Trop de garçons souffrent du genou, de l’épaule, ont une carrière de plus en plus courte à cause des blessures. Il faut faire quelque chose.

L’Américain Adam Helfant a remplacé, à la tête de l’ATP, le Sud-Africain Etienne de Villiers, critiqué par les joueurs, et notamment votre neveu et Roger Federer. Pensez-vous que cela sera une bonne chose ?
Je crois que c’est un problème que les dirigeants du circuit soient américains. Il faudrait que le président de l’ATP soit un Européen. Parce que les principaux meilleurs joueurs du monde sont européens (7 sur les 8 premiers mondiaux). Et la majorité des grands tournois se joue également en Europe : Monte-Carlo, Madrid, Rome, Roland-Garros, Wimbledon, Bercy… Et malgré cela, l’Europe n’a pas droit à une place de choix dans les instances dirigeantes du circuit. C’est un problème. Mais les Américains font ce qu’ils veulent.

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