Démonstration convaincante

Internationaux d'Australie : Démonstration convaincante
2 heures, 13 minutes
TENNIS (RC) - Rafael Nadal a le coeur avare depuis son entrée en scène à Melbourne.

Sa dernière victime: le Chilien Fernando Gonzalez (14e), coulé dans le ciment australien en trois manches de 6-3, 6-2 et 6-4, lundi, en huitièmes de finale.
L'Espagnol a dirigé une autre exécution hâtive sur une surface qui lui sied de mieux en mieux.
En quatre sorties, la première raquette mondiale n'a concédé aucune manche, en plus de perdre en moyenne seulement sept jeux par match.
En vertu de ces statistiques impressionnantes, le Majorquin de 22 ans connaît le meilleur départ de sa carrière en grand chelem. La barre est donc très haute pour ceux qui s'opposent à ses projets de grandeur.
La victoire est d'autant plus douce aux yeux de Nadal qu'elle lui permet de mener à terme ses projets de vengeance. En 2007, Gonzalez lui avait montré la porte de sortie en quarts de finale avant de baisser pavillon en finale quelques jours plus tard.
Cette fois-ci, Nadal s'est montré impitoyable, grâce à une efficacité au service et au filet et à une précision désarmante (11 fautes directes).
En retard sur les offrandes de son adversaire, Gonzalez semblait encore porter les traces de son marathon de plus de quatre heures contre Richard Gasquet au tour précédent.
En quarts de finale, Nadal croisera le fer avec le Français Gilles Simon (no 6).


Murray éjecté
Sérieux prétendant à la victoire finale, Andy Murray (no 4) a trébuché devant l'Espagnol Fernando Verdasco (no 14), à la stupéfaction générale.
Le Britannique a rendu les armes en cinq manches de 6-2, 1-6, 6-1, 3-6, et 4-6.
Revitalisé par sa plus récente performance en Coupe Davis, Verdasco a surmonté l'adversité pour poursuivre son étonnant parcours à Melbourne. Le gaucher de 25 ans avait au préalable anéanti toute compétition en ne concédant que 12 jeux en 3 matchs, un record qui tenait depuis 1968.
S'il a eu la vie plus difficile contre Murray, Verdasco a tout de même dicté le ton des échanges avec son coup droit et un service incisif, ce qui a bien servi sa cause. Murray a laissé beaucoup d'énergie sur le court.
Bon joueur, l'épouvantail du tournoi masculin a tenu à rendre hommage à son adversaire, qu'il tient en haute estime.
« Parfois, on tombe contre plus fort que soi, a lancé Murray. Verdasco est un excellent joueur. Il est en pleine confiance. S'il continue à servir comme il l'a fait, il sera très difficile à battre. Il mérite sa victoire, même si je n'étais pas à mon meilleur niveau. J'ai eu mes chances, mais je n'ai pas su en profiter. »
Au prochain tour, Verdasco affrontera le Français Jo-Wilfried Tsonga (no 5), tombeur de l'Américain James Blake (no 9).
Fin douloureuse
Le duel fratricide entre Gilles Simon (no 6) et Gaël Monfils (no 12) s'est terminé dans la douleur.
Le rendez-vous entre les deux raquettes françaises a pris fin à l'amorce de la quatrième manche, quand Monfils a été contraint à l'abandon en raison d'une blessure au poignet droit.
Simon, qui était alors près de son profit après trois manches de 6-4, 2-6, 6-1, a ainsi obtenu prématurément son billet pour les quarts de finale.
Deux séances de massage n'ont pu soulager Monfils de sa douleur, au grand désarroi du principal intéressé et de son adversaire, avec qui il entretient une relation des plus amicales. Les deux amis se sont fait la bise au filet avant que Monfils quitte le terrain.
Le Niçois de 24 ans atteint les quarts de finale d'un tournoi du grand chelem pour la première fois de sa carrière.

Autre résultat - huitièmes de finale:
Jo-Wilfried Tsonga (FRA/no 5) bat James Blake (USA/no 9) 6-4, 6-4, 7-6 (7/3)