mardi 20 mai 2008

HS: L'amour retrouvé de Niemeyer.

Le mardi 20 mai 2008

L'amour retrouvé de Niemeyer

Frédéric Niemeyer (Photo Reuters)
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Frédéric Niemeyer
Photo Reuters

Vincent Brousseau-Pouliot

La Presse

Comme Rafael Nadal, Frédéric Niemeyer a passé les étés de son adolescence à jouer sur la terre battue. Mais les comparaisons entre le roi de la terre battue et le numéro un québécois s'arrêtent là.

Contrairement à l'Espagnol, Frédéric Niemeyer ne se voyait pas devenir un monstre de la terre battue, encore moins champion de Roland-Garros. Si Niemeyer s'entraînait sur la surface ocre durant son adolescence, c'était surtout pour accommoder ses parents, membres d'un club extérieur de terre battue à Magog.


«Tous les étés, je jouais sur la terre battue pendant un mois et demi, mais personne ne m'a jamais montré à ajuster mon jeu, à servir avec plus d'effets, se rappelle Niemeyer. Comme tous les tournois étaient disputés sur surface dure, je n'ai jamais développé un style de jeu propre à la terre battue.»

Doté d'un puissant service, l'athlète de Sherbrooke s'est fait dire d'oublier la terre battue à ses débuts chez les pros. «Le capitaine de l'équipe de la Coupe Davis à l'époque pensait que je ne parviendrais jamais à obtenir de bons résultats sur la terre battue, a dit Niemeyer. Je l'ai écouté, mais j'ai réalisé plus tard que j'avais commis une erreur car la terre battue permet de développer son endurance et son sens de la stratégie.»

L'an dernier, Niemeyer a décidé de renouer avec son amour d'adolescence - autrement que quelques semaines par l'année pour la forme. Depuis, il se surprend lui-même. L'an dernier, il a gagné son premier match en carrière à Roland-Garros. En deuxième ronde des qualifications, il s'est incliné en trois manches contre la troisième tête de série Lukas Dlouhy.

«La terre battue est censée être ma pire surface, mais je suis maintenant capable de jouer aussi bien sur terre battue que sur n'importe quelle autre surface, a dit Niemeyer. Même si je n'ai pas le style de jeu sur mesure pour la terre battue, j'ai réalisé que je peux donner du fil à retordre à bien des joueurs sur cette surface. Je l'ai prouvé encore cette année en forçant Nicolas Massu à disputer cinq manches sur terre battue en Coupe Davis.»

Au cours des dernières semaines, Niemeyer s'est entraîné comme jamais en prévision de Roland-Garros. Pourquoi ce sentiment d'urgence? Oui, il y a cet amour retrouvé pour la terre battue. Mais à 32 ans, il est conscient qu'il s'agit peut-être de sa dernière chance de se qualifier à Roland-Garros. «Je suis satisfait de ma préparation, a-t-il dit. Cette année, j'ai vraiment mis toutes les chances de mon côté. Je suis content de mon niveau de jeu, même si j'ai perdu en deuxième ronde d'un tournoi en Floride la semaine dernière.»

En première ronde des qualifications, Niemeyer, 240e au monde, affronte aujourd'hui l'Italien Paolo Lorenzi, 249e au monde. L'an dernier, ce même Lorenzi avait éliminé Frank Dancevic - en première ronde des qualifications, par surcroît! Niemeyer est confiant de ne pas subir le même sort que son compatriote. «Lorenzi est un bon joueur, mais je dois me concentrer sur mon jeu car c'est moi qui vais dicter l'allure du match», a-t-il dit.

En plus de Niemeyer, les Québécoises Marie-Ève Pelletier et Aleksandra Wozniak participent aux qualifications de Roland-Garros, qui commencent seulement demain chez les femmes. Actuellement, Wozniak est deuxième tête de série des qualifications. Elle saura cet après-midi si elle obtiendra un laissez-passer au tableau principal comme ses compatriotes Stéphanie Dubois et Frank Dancevic. Le tableau principal de Roland-Garros commence dimanche à Paris.

Brousseau-pouliot, VincentNiemeyer veut de la terre battue à JarryTennis Canada a un nouvel allié pour son projet de construction de quatre terrains de terre battue au parc Jarry: Frédéric Niemeyer. «Ça prend des terrains de terre battue afin de permettre à nos jeunes joueurs de s'adapter très tôt à cette surface, dit le numéro un québécois. Toutes les surfaces de jeu ont été ralenties, même le gazon de Wimbledon. Le tennis est devenu un sport de terre battue.» Tennis Canada envisage de construire quatre terrains de terre battue dans le stationnement actuel du stade Uniprix. L'organisme, qui doit toujours obtenir l'appui de la Ville de Montréal, espère inaugurer ses quatre terrains - qui seraient recouverts d'une bulle rétractable durant l'hiver - en septembre 2009.

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