dimanche 21 septembre 2008

Tennis - Coupe Davis - L'Espagne est en finale

La "Plaza de Toros" de Madrid peut fêter son torero. À domicile, l'Espagnol Rafael Nadal n'a pas manqué l'occasion de propulser son pays en finale de la Coupe Davis, en lui apportant le troisième point décisif. Opposé au leader de l'équipe américaine Andy Roddick sur la terre battue madrilène, le n°1 mondial n'a pas traîné, l'emportant facilement en trois manches (6-4, 6-0, 6-4) et un peu plus de deux heures de jeu (2h12'). «C'est l'une des plus grandes émotions de ma carrière a reconnu Nadal au bord du court. Jouer à domicile devant 20 000 personnes est quelque chose de rare. Il faut en profiter.»



À aucun moment, le Majorquin (ici porté en triomphe par Feliciano Lopez, photo Reuters) n'a été mis en danger par "A-Rod", qui a trop manqué, notamment à la volée. Après son incroyable doublé Roland-Garros - Wimbledon et sa victoire aux Jeux Olympiques, Nadal aura l'occasion fin novembre (21-23 novembre) de parachever sa saison historique. Quatre ans après sa finale victorieuse face aux États-Unis, l'Espagne va retrouver la finale de la compétition. Elle y affrontera soit l'Argentine soit la Russie, qui sont opposées dans la seconde demi-finale.



Un seul coup droit gagnant pour Roddick
À l'issue du double remporté par la paire Mike Bryan-Mardy Fish (4-6, 6-4, 6-3, 4-6, 6-4), les États-Unis, tenants du titre, avaient relancé le suspense en revenant à 2-1. Dimanche, le suspense n'a pas vraiment été de la partie. Ou si peu. À 5-4 pour Nadal, Roddick eut deux occasions de débreaker mais le Majorquin, motivé comme jamais, réussit à les écarter à la force du poignet avant de conclure le set sur un ace. Visiblement touché moralement, Roddick, qui avait concédé le break à 3-3 dans la première manche, ne s'en remit jamais. Trop tendre à la volée (5 volées gagnantes sur 15), trop maladroit au service (62% de premières balles), l'Américain a rapidement eu les épaules tombantes et le visage inquiet.



Car la pluie attendue pendant la rencontre - et qui retarda le début du match de plus d'1h30' - n'est finalement jamais tombée. C'est au contraire une pluie de jeux qui s'est abattue sur Roddick, totalement impuissant sur une surface rendue encore plus lente par l'humidité... Rapidement mené 5-0, le n°8 mondial eut alors l'opportunité d'éviter l'humiliation avec deux balles de break. Manquées. Et la sentence tomba : 6-0, 17 points gagnants à 2 pour Nadal. À ce stade du match, la question n'était plus de savoir si Nadal allait s'imposer, mais à quelle sauce il allait manger Roddick, perdu comme un taureau au milieu de l'arène. Incapable de déborder son adversaire, "A-Rod" ne signa qu'un revers gagnant et qu'un coup droit gagnant durant tout le match...Comme dans toute bonne corrida, la "mise à mort" de Roddick dura un peu.


À nouveau breaké en début de set (à 2-2), l'Américain trouva les ressources mentales pour sauver cinq balles de match à 5-3, lors d'un dernier jeu de service complètement fou où les deux joueurs ont accumulé les fautes directes. Mais Roddick, qui n'a pu réussi une seule fois le fois le break (0 conversion sur 7), n'a pu que repousser l'échéance, Nadal portant l'estocade lors du jeu suivant, sur un nouveau passing de revers d'une beauté foudroyante. «Quand il frappe la balle comme il l'a fait aujourd'hui (dimanche), il n'y a pas grand chose à faire, a expliqué Roddick après-coup. Il est le maillot joueur de terre battue de tous les temps.» Le torero était trop fort et les 20 000 spectateurs de l'arène ne pouvaient que se lever pour applaudir sa nouvelle prestation. - N. R.

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