lundi 20 avril 2009

La folle semaine de Nadal

La folle semaine de Nadal


La folle semaine de Nadal
DPPI
  • Le cinquième titre de Rafael Nadal à Monte-Carlo a été gagné avec les tripes. Avec deux matches à jouer le vendredi, deux dernières rencontres intenses face aux N.3 et 4 mondiaux et un service en souffrance, on comprend pourquoi l'Espagnol répète qu'il n'est pas "imbattable" cette saison.

Qu'il était dur à attraper ce cinquième titre à Monte-Carlo... Si l'Espagnol a prouvé un peu plus qu'il était le N.1 mondial du moment en décrochant le troisième trophée le plus important de la saison sur quatre, Nadal aura eu aussi des sueurs froides. Après un premier tour relativement tranquille face à Chela (6-2, 6-3) pour débuter sa saison sur terre battue, l'Espagnol a dû jouer ensuite deux matches vendredi face à Lapentti (6-3, 6-0) et Ljubicic (6-3, 6-3) pour se hisser en demi-finale. S'il a eu le jeudi pour souffler à cause de la pluie, comme Murray qu'il a retrouvé dans le dernier carré, cet épisode ne lui a pas arrangé les choses. Si, sur le plan physique, l'Espagnol a su gérer ses efforts, sa tactique a été quelque peu mise à mal par ses mises en jeu. Le seul point faible flagrant de l'Espagnol.

Le titre conquis face à Djokovic est finalement un soulagement qui lui permet de gagner du temps pour peaufiner ses gammes sur terre battue. Personne n'est encore capable de le dominer sur surface ocre, pas même le Serbe qui est le meilleur joueur qu'il ait eu à rencontrer cette saison sur son terrain. Et si la perte d'un seul set sur les trois dernières saisons n'est qu'un épiphénomène, qui sait ce qu'il se serait passé s'il avait eu un match supplémentaire à jouer au lendemain de sa victoire face à Djokovic ? Croisé en demi-finale (victoire 6-2, 7-6), Andy Murray, "novice" de la terre battue, s'est révélé face à la lui être un adversaire coriace, son talent et les conseils d'Alex Corretja lui ayant permis d'être à la hauteur de l'événement. L'Ecossais a réussi à prendre le service de l'Espagnol qui servait pour le match à 5-3, avant de l'embarquer dans un jeu décisif.

Toni Nadal : "Un service incroyablement faible"

Cette première anicroche dans le parcours du N.1 à Monte-Carlo était un signe avant-coureur des difficultés de Nadal à être constant au service. "Je crois qu'il va falloir que j'améliore rapidement mon service, soulignait Nadal en conférence de presse. C'est très important, même sur terre battue. Ça allait bien en début de saison, et là, cela a été horrible. Surtout mes secondes balles! Il faut que je joue davantage pour corriger ça. Et j'ai deux jours pour le travailler." Une faille, combinée à une meilleure réussite du Serbe au service (75% contre 64%), a profité à Novak Djokovic pour remporter le deuxième set de la finale.

N'engageant qu'à 48% lors du troisième set, le Serbe a baissé pavillon tout seul, Nadal profitant à son tour du "manque de lucidité" de son adversaire au moment le plus intense de la partie. "J'ai sauvé des points très importants sur la fin qui ont fait la différence , remarquait le champion ibérique. J'ai fait aussi plus de fautes, mais il le fallait car je devais me montrer plus agressif que dans le deuxième set." Novak lui-même a reconnu son erreur en conférence de presse : "Je suis déçu car vraiment je trouve que j'ai très bien joué. J'étais dans la bonne stratégie, je sentais bien mes coups mais je me suis raté sur les points importants. Nadal, lui, il a montré qu'il avait bien plus d'expérience que moi sur cette surface, qu'il négociait encore mieux les points-clés. La fin du match c'est de ma faute, je me suis montré trop impatient."

Et Toni Nadal, oncle et entraîneur de Rafael, de confirmer qu'il attend plus de son protégé dans les semaines à venir. "Il manque un peu de confiance dans son jeu et on a vu que son service était incroyablement faible. Mais bon, c'était son premier tournoi sur terre battue. J'espère qu'avec quelques matches en plus ça ira mieux. On sait qu'il reste beaucoup de travail d'ici Roland-Garros. Mais il a quand même gagné. C'est un tournoi très important pour nous. Alors le gagner cinq fois de suite, c'est incroyable." Incroyable comme son palmarès à seulement 22 ans : 14 titres en Masters, comme Roger Federer, 124 victoires sur terre battue depuis 2005 pour seulement deux défaites. Avec cette marge tout aussi incroyable, il peut avancer sereinement vers son but ultime : gagner un titre historique - et monstrueux à la fois - à Roland-Garros pour aller détrôner Bjorn Borg et ses quatre trophées Porte d'Auteuil. Avant cela, il devrait se rassurer à Barcelone où, là aussi, il a quatre titres de suite à défendre dès mercredi prochain...

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