samedi 8 août 2009

Toni Nadal : « Rafael est à 60% »



Absent des courts depuis deux mois et demi en raison de douleurs aux genoux, Rafael Nadal, encore convalescent, effectue son retour à la compétition au tournoi de Montréal qui débute ce week-end. A trois semaines de l’US Open, son oncle-entraineur, Toni Nadal, ne se fait guère d’illusions sur les ambitions du moment de l’ex-n°1 mondial.

Toni Nadal, qu’attendez-vous de ce retour de Rafael à la compétition ?
Le plus important n’est pas de revenir n°1, mais après un arrêt de deux mois et demi, c’est difficile de retrouver son jeu. Rafael vient à Montréal pour travailler, pour retrouver des bonnes sensations avec ses genoux, c’est cela qui compte. En ce moment, le classement n’a pas d’importance.

Qu’a fait Rafael Nadal depuis son élimination au mois de mai en huitième de finale de Roland-Garros ?
Il a suivi le programme de soin préconisé par le médecin de la fédération espagnole (Dr Angel Ruiz-Cotorr, ndlr), d’abord avec un kinésithérapeute, et des appareils de magnétothérapie (technique de soin utilisant les aimants pour soulager certaines douleurs et symptômes, ou stimuler la guérison des fractures ou la cicatrisation après une intervention chirurgicale, ndlr) . Il a repris l’entraînement depuis deux semaines. Ce n’est pas assez pour un grand tournoi comme Montréal, mais on doit voir comment il se comporte, et peu à peu essayer de revenir.

Rafael Nadal n’est pas en pleine possession de ses moyens. A combien l’estimez-vous ?
(longue pause) C’est difficile à dire mais je dirais qu’il est à 60%.

Ce retour sur les courts n’est-il pas précipité ?
Si on veut que Rafael joue bien à l’US Open, il doit jouer en amont. Il faut qu’il retrouve du rythme avec les deux tournois avant l’US Open (Montréal et Cincinnati, ndlr). Il ne pouvait pas rester éternellement à la maison (à Majorque, ndlr), parce qu’il manque d’opposition à l’entraînement.

Rafael peut-il aller loin dans ce tournoi, dont il est le tenant ?
On va essayer de gagner quelques matches mais on sait que ce sera très difficile parce que Rafael va peut-être rencontrer des grands joueurs (David Ferrer ou Victor Troïck, ndlri). Ça va être dur.

Quel est le moral du joueur ?
Il a fait l’erreur de vouloir jouer alors qu’il n’était pas bien physiquement. Il va revenir, mais à quel niveau, on ne sait pas. Beaucoup de joueurs ont un niveau très proche. C’est difficile de gagner contre Djokovic, Murray, Tsonga… On ne sait pas ce qui peut se passer. La préoccupation principale de Rafael est de revenir physiquement, le reste suivra. S’il fait une bonne préparation qui l’amène à retrouver sa place de n°1 parfait, mais s’il n’est plus que 21e, et bien alors on fera avec.

Cette coupure lui aura-t-elle permis de retrouver de la fraîcheur physique ?
On a fait un mauvais procès à Rafael avec cette histoire. C’est un joueur qui a besoin d’un très bon physique mais son jeu ne s’appuie pas uniquement sur la puissance physique. Tous les joueurs font une grosse préparation, non ? Regardez Roddick, Tsonga, Ferrer, Verdasco… Les problèmes de genoux de Rafael ne sont pas liés à une surcharge d’entraînement.

Pensez-vous que Rafael ait été également perturbé par la séparation de ses parents ?
Ecoutez, la séparation est intervenue à l’époque de l’Open d’Australie, c’était il y a plus de six mois. Or, il a gagné l’Australie, Indian Wells, Monte-Carlo, Barcelone, Rome… Non le problème de Rafael, je le répète, ce sont ses genoux. Bien-sûr, la famille compte beaucoup pour Rafael, ce qui se passe chez lui est quelque chose de malheureux, mais ce n’est pas ça qui a crée des problèmes cette saison à son tennis. Le problème est d’ordre physique.

Peut-on espérer assister prochainement au retour de la confrontation Nadal-Federer ?
Ça va être difficile parce que pour jouer Federer, ça implique d’atteindre la finale. Il n’a pas le niveau actuellement pour enchainer les matches. Dans quelques semaines, j’espère que Rafael pourra retrouver Federer.

Rafael était-il heureux pour Federer, quand il a remporté son premier Roland-Garros de sa carrière ?
Oui bien sûr, les deux hommes ont une bonne relation. Rafael est une bonne personne. Ce n’est pas bien pour son classement mondial, mais il sait que ce n’est que justice que le meilleur joueur de tous les temps gagne Roland-Garros et Wimbledon.

Toni, acceptez-vous de revenir sur la polémique créée autour de vos propos sur le public parisien après la défaite de Rafael contre Söderling ?
Pour moi, c’est un problème d’attitude. Rafael a toujours été toujours correct sur le court, avec le public, les autographes, donc il ne me parait pas normal qu’il ait les gens contre lui. J’ai eu le sentiment que le public voulait voir Rafael perdre. A titre d’exemple, je ne dis jamais que je veux la défaite du Real Madrid, pourtant je suis supporteur de Barcelone... C’est ce que je n’ai pas compris dans le public de Roland-Garros. C’est cette attitude incorrecte que j’ai qualifié de ‘stupide’, mais elle aurait pu venir d’un match opposant le Real au Barça ou ailleurs. Je n’ai rien contre le public parisien.

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