mercredi 19 août 2009

Nadal prend son temps

Rafael Nadal n'est pas préoccupé par le fait d'être descendu à la troisième place mondiale. "C'est juste un chiffre, ça n'a pas d'importance", a commenté l'Espagnol qui débutera le Masters de Cincinnati mercredi.

LES FEUILLETONS DU CIRCUIT : NADAL LE GLADIATEUR

D'accord, Rafael Nadal n'est plus N.1 mondial. D'accord, pour la première fois depuis 2004, il n'est plus non plus N.2 après la perte du bénéfice d'un 6e titre ATP remporté l'an passé, battu en quart de finale de Montréal par Juan Martin Del Potro. D'accord, Roland-Garros et Wimbledon ont été un désastre sur le plan comptable pour l'Espagnol qui pointe désormais à une 3e place mondiale qui lui est réservée depuis l'explosion d'Andy Murray cette saison. Mais l'important n'est-il pas ailleurs ? Avec deux oedèmes aux genoux, l'Espagnol n'avait en fait qu'une peur : ne plus rejouer au tennis cette saison. Alors penser qu'être N.3 mondial le contrarie est loin de sa réalité. Ce n'est en tout cas pas cela qui l'empêcherait de dormir.

"Être N.3? Ce n'est pas grave. Ce n'est qu'un numéro" , avouait-il en conférence de presse à Cincinnati. "Andy Murray fait une bonne saison, mais pour moi, cela ne change pas beaucoup. Je suis très heureux aujourd'hui, autant que je l'étais il y a trois jours quand j'étais encore N.2 mondial. Bien sûr, j'aimerais retrouver la 2e place ou la première à l'avenir mais N.3, c'est pas mal non plus (rires). L'essentiel, c'est d'être suffisamment compétitif pour gagner des tournois." Depuis la perte de son titre à Roland-Garros il y a deux mois et demi, l'Espagnol a tout fait pour soigner ses tendons rotuliens le mieux et le plus vite possible. Loin du tumult du circuit, Rafa prend son mal en patience, comme il le faisait sur les courts. Si sa rééducation lui a pris la majorité de son temps, l'ex-N.1 avoue du bout des lèvres qu'il ne s'est que peu intéressé aux succès de Roger Federer à Roland-Garros et Wimbledon. "J'ai regardé la finale de Wimbledon et les deux derniers jeux de celle de Roland-Garros. C'est tout."

L'année prochaine, au pire...

Si son retour raté a pu en frustrer plus d'un, c'est avec joie que ses concurrents, fair-play comme Federer, voient rejouer l'Espagnol, conscients que, sans lui, la compétition a un autre goût. "C'est bien que Rafa revienne, ça rend la compétition plus intense, plus intéressante, analyse Federer qui a été éliminé en quart de finale de Montréal, comme l'Espagnol. On sait tous que s'il est descendu à la troisième place aujourd'hui, c'est à cause de sa blessure. Il n'a pas pu défendre ses chances dernièrement. Andy (NDLR: Murray) et moi en avons profité. Mais il est de retour et tout le monde a l'air en bonne santé maintenant et ça promet pour la fin de saison. Je suis sûr que Rafa va rebondir très vite s'il est en forme." Rebondir, reste à savoir quand. L'US Open, seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès, reste évidemment un fantastique challenge qui le propulserait un peu plus dans la légende, auprès des deux seuls vainqueurs des quatre tournois majeurs sur quatre surfaces différentes (Agassi et Federer). Physiquement comme mentalement, il n'en est pas encore à se propulser à New York.

Avec environ 600 points de retard sur Murray, Nadal a encore 1500 d'avance sur Novak Djokovic, N.4 mondial, celui qui l'avait éliminé l'an passé en demi-finale du Masters de Cincinnati (6-1, 7-5), là même où la caravane du circuit s'arrête cette semaine. En regardant de près ses prestations dans ce tournoi, Nadal n'y a jamais très bien réussi. Mise à part cette demi-finale 2008, il n'a joué qu'un quart de finale en 2006 (défaite face à Juan Carlos Ferrero 7-6, 7-6) et a été éliminé dès son entrée en lice à trois reprises en 2004, 2005 et 2007. Autant dire que s'il tombe rapidement, ce ne sera pas vraiment une surprise. "Je ne sais pas si cette fraîcheur est très bonne, mais je me sens frais, annonce Rafa. Si je peux travailler avec une intensité normale, comme je le faisais dans le passé, j'ai mes chances d'être prêt à retrouver mon meilleur niveau. Et si ce n'est pas cette année, ce sera l'année prochaine." S'il rejoint le dernier carré, la surprise ne sera pas loin non plus.

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