lundi 2 février 2009

Toni Nadal: ''L'important c'est de gagner''


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Par Laurent Trupiano, samedi 31 janvier 2009 à 21:07

A quelques heures de la finale, Krystel Roche, notre envoyée spéciale, est allé interviewer Toni Nadal. "Oncle Mago" comme l'appelle Rafa nous livre ses impressions et quelques clés avant cette finale historique.
Toni, comment s'est passée cette journée de battement entre la demi-finale face à Fernando Verdasco, et la finale, ce dimanche, contre Roger Federer ?
Hier soir (ce matin…) il était difficile de trouver le sommeil, c’est normal... Rafa a dû se coucher très tard, vers six heures du matin, quelque chose comme ça. Il s’est levé à 13 heures environ, est allé un peu à la salle de gym, a fait quelques exercices. Puis nous sommes venus au stade en fin d’après-midi, vers 17h30, pour bouger, s’entraîner un petit peu. Nous n’avons rien fait de « particulier » aujourd’hui.
Après sa demi-finale, en conférence de presse, Rafael avait déclaré qu’il avait quelques petites douleurs au dos. Quel est l’état des lieux ?
Aucune douleur à noter dans la nuit, ou à l’entraînement ? Non, aucune. Le principal est de récupérer. Et la seule chose que nous souhaitions, c’était bouger un peu aujourd’hui, s’entraîner tranquillement afin que Rafa tape un peu la balle, ait de bonnes sensations.
Après s’être affrontés à 18 reprises, dont sept fois en finales de Grand Chelems, peuvent-ils encore se surprendre l’un l’autre ?
Se surprendre ? Non, je ne crois pas. L’un peut faire un très bon match, et l’autre non. Ça, oui. Mais je ne pense pas qu’ils se surprennent. Tout dépend aussi de ta forme du moment, si tu es « dans un bon jour », ou pas.
Disputer le titre à Roger : est-ce la meilleure- ou la pire- nouvelle possible pour Rafa ?Personnellement, je dirais qu’il est beaucoup plus excitant de jouer en finale le 100e mondial. Je n’aime pas retrouver le meilleur du circuit en finale, et ce, sur chaque tournoi. Bien évidemment, je préfèrerais que la victoire soit plus facile que difficile. La personne qui dit le contraire, je ne la comprends pas. Tout simplement parce que pour moi, le plus important c’est gagner. Et je sais pertinemment que nous avons plus de chances de gagner sans Federer qu’avec Federer. Alors… Je ne préfère pas le retrouver à ce stade du tournoi ! (rires)
Après avoir disputé un match aussi dingue que cette demi-finale face à Fernando Verdasco, et s’être imposé au terme de 5h14 de jeu, n’y a-t-il pas un risque de se dire que l’on est d’ores et déjà arrivé au bout de son tournoi, alors qu’il reste le match le plus important à jouer ?
C’est peut-être un peu son sentiment aujourd’hui. Mais je peux vous assurer que dès demain… Rafa est un joueur expérimenté. Il sait qu’il y a un monde entre la place de finaliste et celle de vainqueur. On se souvient du nom de celui qui soulève le trophée, pas de celui qui a perdu au pied de la première marche. Nous en sommes conscients, c’est pourquoi nous ne contenterons pas de la victoire sur Verdasco en demie. Victoire qui a bien sûr été très importante puisqu’elle a offert à Rafa la qualification pour la finale. Demain, Rafa aura toute la motivation possible pour réaliser le meilleur match qui soit.
Federer aura bénéficié d’un jour de repos supplémentaire. Il sera donc plus « frais » que son adversaire. Sur quoi Rafael devra-t-il mettre l’accent pour avoir, lui aussi, un avantage dans cette finale ?
L’avantage, c’est que lorsque nous finissons, nous allons à Majorque (rires) ! Plus sérieusement, sur le court… Federer, c’est… (soupir), c’est le meilleur joueur de l’histoire. De plus, il est le meilleur sur cette surface, et a déjà gagné quatre fois ici. Sans compter que Rafael a joué cinq heures, lui non…Rafa reste toujours très admiratif de Federer, même si c’est lui, désormais, le n°1 mondial C’est normal. Parce que Roger Federer est plus grand que Rafael, il n’y a pas de problème avec ça. Rafael a été le meilleur joueur en 2008, puisqu’il a gagné plus que Roger cette saison. Mais Federer a fait beaucoup plus que Rafa. Si l’on regarde les statistiques au même âge, honnêtement, cela ne veut rien dire : au même âge, Hewitt était mieux que Federer, et finalement… Jusqu’à présent, Federer est mieux. Maintenant, si Rafael gagne encore 10 Grands Chelems, à ce moment là, je dirai que Rafael est le meilleur. On verra... (sourire)
Qu’as-tu pensé du parcours des français tout au long de la quinzaine ? T’attendais-tu à ce que deux représentants tricolores aient atteint les quarts de finale ?
Oui. Il y avait déjà deux français au Masters de Shangaï (Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga). Ils font partie des meilleurs, sont tous les deux dans le top 10 de toute façon. Simon est un joueur très difficile, a fait un bon tournoi, a perdu contre Rafael, à l’issue d’un match difficile. Tsonga est aussi un très grand joueur, et a perdu contre Verdasco, qui était dans une forme incroyable. Les deux ont atteint les quarts de finale. Ce n’est pas mal ! Je crois que ces deux- là sont très forts. J’espère toujours de Gasquet, qu’il aille, lui aussi, très haut, comme Gael Monfils.
Trouves-tu que leur état d’esprit a évolué, qu’ils viennent avec plus de convictions et de confiance en eux, et croient davantage en leurs chances ?
Je crois que Simon a un esprit très combatif. Il est toujours là, est toujours fort dans sa tête. Tsonga, je le connais moins bien, et c’est toujours compliqué avec les blessures à répétition. Mais c’est lui aussi avec un potentiel très grand. Il a un service très bon, un coup droit incroyable… Quelqu’un comme ça peut très bien gagner le tournoi lors d’une prochaine édition.

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