vendredi 6 février 2009

La résistance s'organise contre le nouveau règlement anti-dopage

La résistance s'organise contre le nouveau règlement anti-dopage
Par Thomas Cisonni, vendredi 06 février 2009 à 12:20


Après Rafael Nadal il y a quelques semaines, c’est Andy Murray qui remet sérieusement en question les nouveaux modes de contrôle anti-dopage instaurés depuis le 1er janvier et qu’il juge « ridicules ». « Les nouvelles règles sont si draconiennes qu’il est presque impossible d’avoir une vie normale » lance Andy Murray dans les colonnes du Times ce matin. Le quatrième mondial se plaint du manque de cohérence des nouveaux modes de contrôle anti-dopage.Depuis le 1er janvier dernier, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) oblige les sportifs à fournir un emploi du temps très précis, dans le but que les responsables sachent où ils se trouvent au moins une heure dans la journée, pour effectuer des contrôles. Si à trois reprises le joueur ne se trouve physiquement pas là où il l’a annoncé, il s’expose à une suspension. « J’ai eu la visite d’un contrôleur à 7 heures du matin chez moi, juste après mon voyage de retour d’Australie. Je me suis réveillé sans savoir vraiment où j’étais et je souffrais du décalage horaire. Il m’a semblé ridicule de faire ce contrôle alors que j’avais déjà subi un test quatre jours plus tôt, directement après ma défaite à l’Open d’Australie. Le responsable qui est venu chez moi m'a demandé de produire une pièce d'identité pour prouver qui j'étais. Il a insisté pour me regarder fournir un échantillon (d'urine), avec littéralement mon pantalon aux chevilles» L’Ecossais poursuit : « Si on manque un vol ou si un vol a du retard, je dois toujours le dire à l’AMA. Elle doit toujours savoir où je vais, même quand je suis en repos. Ils ont même tournés autour de mon hôtel à Miami alors que j’étais en vacances. » Il faut donc, selon le quatrième mondial, repenser en profondeur ce nouveau système : « Le tennis n’a pas de gros problèmes avec le dopage. Je soutiens le dépistage et je suis favorable à condamner fermement l’utilisation des drogues, mais le contrôle doit être plus pratique… »

Au cours du mois de janvier, Rafael Nadal avait mis en exergue les mêmes anomalies, dénonçant le «manque de respect de la vie privée ». « Même ma mère et mon oncle ne savent pas toujours où je suis. Donc envoyer un message ou avoir peur toute la journée en cas de changement de programme de dernière minute, c'est exagéré. J'ai déjà eu la visite des agents, à Majorque, un samedi à 8h du matin, alors que j'avais fait la fête toute la nuit avec les copains. Vous imaginez... Nous sommes des humains, et n'avons pas à être considérés comme des criminels alors que nous faisons du sport. » Les frères Bryan s'étaient de même dits "effrayés" par le nouveau règlement. De son côté, L'AMA n’avait pas vraiment apprécié les propos de l’Espagnol, estimant qu’il devrait plutôt donner l’exemple : « Les athlètes devraient réfléchir un peu plus avant d'ouvrir la bouche. (...) Ces exigences sont raisonnables, et c'est la responsabilité des athlètes de haut niveau de protéger l'intégrité du sport,a répondu le directeur général de l'AMA David Howman. Ces exigences ont été conçues pour donner aux athlètes un outil pour montrer leur engagement dans la lutte anti-dopage. » Un collectif de 65 footballeurs, cyclistes et volleyeurs seraient même prêts à porter plainte contre ce nouveau règlement auprès de la Cour des Droits de l'Homme.

Aucun commentaire: