jeudi 12 février 2009

Ils aiment aussi le vélo

Ils aiment aussi le véloPosté le Mercredi 11 février 2009 @ 21:21:17
Rafael Nadal, Laure Manaudou, Ladji Doucouré : ces champions apprécient le cyclisme et parfois même, le pratiquent. Le Dr de Mondenard a lu pour vous les livres qui sont consacrés à ces sportifs et apporte quelques décryptages

Par le Dr Jean-Pierre de Mondenard
Non seulement le vélo est toujours aussi populaire parmi les sportifs de haut niveau non cyclistes, mais il fait de plus en plus partie intégrante de la préparation générale, voire spécifique, de différentes spécialités sportives. Le cyclisme intervient aussi dans la réadaptation progressive après une blessure des membres inférieurs chez un athlète. Rappelons que les contraintes mécaniques sur une jambe sont, en course à pied, multipliées par vingt par rapport au cyclisme. Donc, la pratique du vélo permet de se réadapter et de reprendre plus en douceur avec un moindre risque de récidive.

RAPHAEL NADAL : "AU NIVEAU D'UN COUREUR CYCLISTE" ?
On ne sait pas si le numéro 1 mondial du tennis pratique le vélo mais ce qui est sûr, c’est qu’il apprécie le retour de Lance Armstrong : "Je pense que pour le cyclisme, c’est très positif (Toni son oncle s’amusera plus tard du choix de ce mot). C’est quand même la star du vélo donc c’est une bonne nouvelle." [L’Équipe, 28 octobre 2008] Par ailleurs, les capacité physiques de Nadal sont jugées par ses biographes équivalentes à un coureur cycliste ou à un coureur de fond. On nous explique dans son ouvrage (Maître sur terre) les raisons de ce diagnostic physiologique : "Sur le court, les qualités de Rafael Nadal sautaient aux yeux. Les chiffres n’étonnent même pas. Au repos, son cœur bat à 60 pulsations par minute [NDLR : la plupart des champions cyclistes tournent au repos entre 35 et 45 battements cardiaques par minute].

En match, il atteint 180 et même jusqu’à 200 en cas d’effort très intense. Ses résultats au test de Bosco – évaluation de la force et plus particulièrement la force des jambes – montre une puissance au-dessus de la moyenne des joueurs du circuit. Sa vitesse de course est équivalente à celle d’un sauteur en longueur. Il consomme 72 ml d’oxygène par kilo et par minute tandis que la plupart de ses rivaux ne dépassent jamais 60 ml. Rafael se situe au niveau d’un coureur cycliste ou d’un coureur de fond. Voilà qui explique son incroyable résistance à l’effort. "Rafael est une force de la nature, s’émerveille le docteur Angel Ruiz Cotorro. Il est aussi résistant qu’un marathonien. Il a hérité de qualités phénoménales". Nadal interpelle de nombreux experts En réalité avec un VO2 max à 72, il pourrait tout juste suivre le peloton en continental ! A titre de comparaison, il faut savoir que la majorité des coureurs appartenant aux équipes du Pro Tour dépassent le chiffre de 80 en pleine saison. Même si dans le tennis, et notamment chez les spécialistes de la terre battue où les échanges se prolongent, les capacités d’endurance sont élevées, elles n’ont rien à voir avec un cycliste professionnel ou un marathonien de bon niveau. Dans la hiérarchie des "moteurs", le VO2 max de Nadal se situe à la même hauteur que les footballeurs professionnels. Donc les caractéristiques physiologiques du joueur ibérique n’ont rien d’exceptionnel mais le développement de sa musculature provoquant une explosion de la puissance de ses coups, interpellent de nombreux experts. Ce n’est pas la première fois que le nom de Rafael est associé à des pratiques dopantes. Quelques rumeurs sont apparues dans le passé. Lancées, parfois, par des joueurs. Sur le circuit, plusieurs d'entre eux s’interrogent sur la musculature et la résistance impressionnantes de Rafael. Comment fait-il pour user chacun de ses rivaux ? N'est-ce qu’une question de génétique comme le met trop facilement en avant Toni son oncle et entraîneur ? Pour l’instant, tous les tests antidopage effectués sur Nadal ses sont avérés négatifs. Mais on sait que ce genre d’examen n’est pas une preuve absolue pour démontrer l’absence de triche. [Pujol-Galceran J. et Serras M. R. – Rafael Nadal. Maître sur terre. - Paris, éd. prolongations, 2008. – 171 p (p 129)]

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