mercredi 25 février 2009

L'AMA défend le bien-fondé de la localisation

Dopage - Face à la grogne, l'AMA défend le bien-fondé de la localisation


LAUSANNE (AFP) — Face à la fronde qui gronde chez certains sportifs, l'Agence mondiale antidopage (AMA) s'est employée mardi à défendre le bien-fondé de la localisation des athlètes, pierre angulaire de la lutte antidopage.

Le principe est simple: pour pouvoir contrôler un athlète de manière inopinée en dehors des compétitions, encore faut-il savoir où il se trouve.
Depuis quelques années, dans le cyclisme, l'athlétisme ou encore le ski, les athlètes de haut niveau sont habitués à fournir leur emploi du temps, de façon à pouvoir être localisés par un contrôleur à tout moment du jour comme de la nuit, à la maison ou aux antipodes.
Ce qui est désormais une habitude pour eux est une nouveauté pour d'autres, comme les champions de tennis, stars du ballon rond ou ovale. Car depuis le 1er janvier 2009, un petit groupe de sportifs de haut niveau, choisis par leur fédération ou par l'agence antidopage de leur pays, doivent se plier aux nouvelles règles et donner, via un système informatique sécurisé sur internet, leur agenda des semaines suivantes.

Ce n'est plus 24h sur 24, 7 jours sur 7 comme c'était le cas par le passé, mais une heure entre 6h du matin et 23h, et l'endroit où ils peuvent être trouvés.
Selon les nouvelles dispositions du code mondial antidopage, celui qui manquera ainsi trois contrôles sera l'objet d'une sanction disciplinaire, avec à la clé entre un an et deux ans de suspension sauf circonstances atténuantes.
"Ils expérimentent un changement et quand il y a changement, c'est dans la nature humaine qu'il y ait une résistance", a estimé David Howman, directeur général de l'AMA, qui s'évertue ces temps-ci à calmer les feux. Déjà en Angleterre la semaine dernière, il a réussi à inverser la vapeur en expliquant le pourquoi du comment à des membres de la Premier League de football.
Au-delà de la question du simple emploi du temps, certaines vedettes n'ont pas hésité ces derniers jours à déverser leur rancoeur sur tout le procédé, comme le N.1 mondial du tennis, l'Espagnol Rafael Nadal qui dit avoir "parfois l'impression d'être un criminel".

"Nous savons bien que c'est une lourde intrusion dans la vie privée de devoir faire pipi culotte baissée devant un contrôleur, ou de donner du sang", a souligné M. Howman. "Mais les principes ont été acceptés" au nom de la lutte contre les tricheurs, selon lui.
Michel Platini, le président de l'UEFA, jugeait "inconcevable pour un joueur de devoir être disponible 365 jours sur 365" pour des contrôles inopinés et demandait une vingtaine de jours de liberté. Mais pour le président de l'AMA, John Fahey, "il est inconcevable qu'il puisse y avoir des périodes où un athlète est propre, et d'autres où il peut ne pas l'être".
Surprise de voir une telle levée de boucliers après seulement quelques semaines d'application, l'AMA demande aux acteurs concernés d'attendre quelques mois, voire la fin de l'année, avant d'exiger des modifications.
Et préfère mettre l'accent sur les points positifs: un système allégé, où l'athlète ne doit plus être disponible qu'une heure par jour, et la fin de l'anarchie. "Nous avions affaire auparavant à une situation stupide, où dans des pays un athlète était suspendu 12 mois, et dans un autre trois mois", a estimé John Fahey. Désormais, c'est le même tarif pour tout le monde.

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