Le vendredi 23 mai 2008
Parcours d'obstacles pour Nadal à Roland-Garros
François Bontoux
Agence France-Presse
Paris
Rafael Nadal se lance à la conquête de son quatrième Roland-Garros d'affilée, un exploit que seul Bjorn Borg a réussi dans le tennis moderne, dans un contexte plus difficile que les années précédentes.
Si le Majorquin, une nouvelle fois dominateur lors de la tournée de préparation sur terre battue, reste le grand favori, la compétition s'annonce plus ouverte pour au moins deux raisons: l'apparition d'un nouveau rival majeur, Novak Djokovic, en plus de Roger Federer, et un tirage au sort défavorable, qui a placé le Serbe ainsi que la plupart des joueurs les plus dangereux dans sa moitié de tableau.
Si Nadal devait de nouveau soulever la Coupe des Mousquetaires le 8 juin, jamais un titre n'aurait été plus mérité. Car si la logique est respectée, sa deuxième semaine pourrait ressembler à ceci: Mikhaïl Youzhny, une de ses bêtes noires, en huitièmes, David Nalbandian en quarts, Novak Djokovic en demies et Roger Federer pour la troisième fois d'affilée en finale !
Dans le même temps le Suisse est promis à une succession de sessions de réglages face à Juan Monaco, Richard Gasquet puis Nikolay Davydenko. Un petit coup de pouce du hasard bien venu car le Suisse n'a toujours pas trouvé de solution à l'équation Nadal sur terre battue.
Le Majorquin a encore triomphé deux fois du N.1 mondial, à Monte Carlo et à Hambourg, dans des matches «bizarres», de l'avis de Nadal, où Federer s'est trouvé plusieurs fois en position très favorable (4-0 au 2e set en Principauté et 5-1 au 1er en Allemagne), avant de se faire remonter. On ne sait trop si le N.1 mondial doit y trouver un motif d'espoir ou au contraire de découragement.
Nadal 8 - Federer 1
En tout cas le passif de Federer face à Nadal sur terre battue est désormais tellement lourd (huit défaites en neuf matches) qu'un retournement de tendance serait surprenant, même si le Suisse, désormais conseillé par un grand connaisseur de la surface, l'Espagnol José Higueras, continue d'affirmer qu'il n'a pas perdu l'espoir de remporter le seul titre du Grand Chelem qui lui échappe toujours.
Djokovic a aussi son comptant de défaites sur terre battue face au roi de la surface - quatre en autant d'affrontements, dont deux à Roland-Garros en 2006 et 2007 - comme tous les autres joueurs du circuit. Depuis avril 2005, Nadal a gagné 108 de ses 110 matches sur l'ocre. Cette année, il n'a perdu qu'une fois sur son terrain préféré, à Rome, battu par Juan Carlos Ferrero et par... des ampoules au pied.
Mais la jeunesse du Serbe et ses progrès fulgurants lui permettent de rêver à tous les bouleversements hiérarchiques.
Incontestable N.1 de la saison, l'ambitieux champion, qui a fêté ses 21 ans jeudi, a déjà détrôné Roger Federer à l'Open d'Australie. A Rome, il a remporté sa première victoire dans un tournoi prestigieux sur terre battue. Seul bémol, il n'a encore jamais battu les deux ténors sur cette surface, même s'il n'est pas passé très loin en demi-finale de Hambourg face à Nadal la semaine dernière.
Derrière le trio des stars, la cote des outsiders grimpe très rapidement. Parmi les joueurs capables de réussir un coup, sinon d'aller au bout, on peut citer l'Espagnol David Ferrer, l'Argentin David Nalbandian, même s'il a récemment souffert du bras, et le Suisse Stanislas Wawrinka, surprenant finaliste à Rome.
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