Complexe conquêteYvan Ponton Lundi 26 mai 2008 | |
Quoique le sommet de l'Everest soit de plus en plus convoité, la simple ascension de ce monument de glace et de neige demeure un exploit.
Depuis qu'il s'est soustrait aux affres de sa mononucléose, Roger Federer a eu le loisir de s'entourer d'un nouvel entraîneur, en la personne de Jose Higueras, ancien mentor de deux ex-champions de Roland Garros, Michael Chang (87) et Jim Courier (91).
Federer ne manque pas non plus, à l'exemple de ces alpinistes de métier qui s'offrent de plus petits sommets avant l'ultime montée, de s'emparer du tournoi d'Estoril, et de vivre en haute altitude des Masters de Monte Carlo, de Rome et Hambourg.
Ce 26 mai donc, à la Porte d'Auteuil, Roger Federer, serein, a commencé sa montée. Il a quitté le camp de base, en route vers le mont Nadal! Sous un ciel lourd, première ascension réussie, avec rapidité et vivacité. La quête durera quinze jours. Sur sa route, il croisera d'autres grimpeurs partageant les mêmes priorités. À bien y regarder, ils seront très peu à vraiment prétendre l'inquiéter. Près du sommet, l'air se raréfie. Les corps, battus par l'effort et les contraintes des longues manches, se désagrègent; les esprits s'embrouillent.
Mais, Roger a acquis une grande connaissance de l'épreuve. Il sait tous les pièges et peut conjurer les hasards. Fermeté et détermination le porteront vers l'ultime affrontement, la lutte finale : la rencontre avec le Monstre qui loge là-haut depuis trois ans!
Le Roi, enfin seul avec la Bête sur l'étroite corniche, devra faire vite s'il veut éviter le précipice où il fut projeté les deux dernières fois. Un choc bref, une estocade rapide et l'exécution sommaire de l'ogre! Rien de moins!...
Ce soir-là, toute la planète Tennis sera portée par les échos d'un chant tyrolien encore jamais entendu!
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