mercredi 30 avril 2008

Que dire du "complexe Rafa" de Roger?


Que dire du "complexe Rafa" de Roger ?
La question peut se poser après la finale du tournoi de Monte Carlo ou Rafael Nadal s’est imposé en battant Roger Federer en deux sets 7-5, 7-5.

Le numéro un mondial à buté face à l’espagnol alors qu’il avait retrouvé de sa superbe ces derniers temps, après de belles victoires à Estoril mais également à Monte Carlo, notamment face à Gael Monfils, David Nalbandian et Novak Djokovic.

Roger Federer évoquait, après sa demi finale, la bonne tactique à trouver pour battre Rafael Nadal. Mais on peut observer que son problème n’est peut être pas tactique ou technique mais plutôt mental. Dans les grands rendez-vous sur terre battue qui l’opposent à son numéro 2, il se montre continuellement fébrile au moment de terminer un jeu, de confirmer un break ou conclure un set.

Dimanche dernier le numéro 1 mondial a réalisé le break à deux reprises au début de la partie et manqué de le confirmer lors des deux occasions. A 6-5 alors qu’il sert pour revenir à égalité, son adversaire prend lui-même les choses en main pour ravir son service et gagner la première manche 7-5 par la même occasion.

Dans le second set, Federer débuta de la plus belle des façons et prit les commandes 4-0. Il s’envole vers le gain du set, se dit on à ce moment de la partie. Mais Nadal qui ne devait pas avoir envie de prendre un 6-0 se ressaisit et remporta sa mise en jeu pour revenir à 1-4. Quoi de plus normal. Il fallait bien arrêter l’hémorragie! Cela devait rester un non-évènement aux yeux du patron du circuit.

Mais, chose incroyable! Federer va se montrer inquiet en constatant que Nadal se battait encore! Le suisse qui jouait relâché s’est alors soudainement crispé et commença à arroser gratuitement d’une manière plutôt inattendue et surprenante. Inattendue parce qu’il est difficile de penser à une défaillance physique. Et surprenante car les erreurs viennent de partout. C’est-à-dire de tout l’aspect technique de son jeu. Les fautes directes pleuvaient de tous les côtés et même des points forts comme le service, la volée ou le coup droit. Ceci n’arrive que si la solidité mentale fait défaut!

Rafael Nadal s’en étonnait après la partie. "Roger a soudainement commencé à faire des fautes alors que je voulais juste éviter un 6-0 dans le deuxième set!"

En faisant peur à Federer, Nadal revient et passe devant à 5-4. Federer parviendra tout de même à égaliser à 5-5. Mais une nouvelle fois mené 5-6, il perd son service ainsi que le matche, sous une trop grande pression. Une pression soutenue par l’espagnol qui n’a rien lâché. Nadal s’impose 7-5, 7-5.

Un scénario tellement similaire à celui des autres grandes finales ces trois dernières années à Monte Carlo mais aussi à Rome et à Roland Garros. Des périodes de dominations gâchées par des phases de sérieux doutes, à des moments où Nadal n’est pas nécessairement brillant.

Après quelques gaspillages Federer finit toujours par s’incliner dans le jeu ou le set devant un Nadal qui vient alors le cueillir. Il a même failli se faire avoir en final à Wimbledon 2007. On sait que Nadal oblige ses adversaires à prendre les risques, mais il faut précisément avoir les nerfs pour le faire et le battre.

Ces défaites, qui restent méritées pour Federer, ont une cause ni technique ni tactique mais seulement mentale. Excepté Rafael, je ne connais pas un autre joueur du circuit face auquel Roger gâcherait avec une telle facilité (pour ceux qui ont vu le match) un avantage de 4-0 pour perdre le set...

Roger Federer sait comment battre Rafael Nadal, il sait également comment le mettre en difficulté. Inutile de revenir sur les schémas tactiques qu’il pourrait utiliser et que l’on connaît depuis longtemps.

Il n’est simplement pas capable mentalement, de garder le cap face à l’attitude de l’espagnol qui ne se décourage jamais!

Roger a peur. Il enchaine alors des séries de bien et de moins bien. Ainsi la thèse du "complexe Rafael Nadal", que Roger Federer aurait développé, se confirme pour le suisse quand on voit les deux hommes opposés sur terre battue. Le numéro 1 mondial donne l’impression de croire en l’impossibilité de battre Nadal sur terre battue.

L’ incapacité à conclure dont Roger Federer fait preuve, caractérise le joueur le moins fort mentalement et chez qui on peut constater qu’il ne croit pas suffisamment qu’il peut gagner. Roger se bat mais Rafa se bat plus. Roger le sent et lâche prise même quand il a fait la différence, même quand il est tout près! Le suisse est un garçon costaud mais Rafa en a deja brisé plus d’un mentalement.

Ceci dit, James Blake rappelait dernièrement avec beaucoup de sympathie que Federer est le joueur du circuit qui joue avec le plus de pression à chacune de ses sorties. Il lui est toujours interdit de perdre. Quelque soit l’adversaire, quelque soit le tournoi, il est Le favori qui n’a pas le droit de perdre.

Malgré tout il gagne la plupart des matches face à des top ten qui jouent le couteau entre les dents avec une seule idée en tête. Le faire tomber de sa place de numéro 1. Ce qui donne encore plus d’importance à ce qu’il réalise. Roger Federer est le numéro 1 mondial sans interruption depuis février 2004. Un vrai boss, un vrai compétiteur!

Ce qui nous interdit toujours de le disqualifier avant que ce soit joué! Il peut le faire, quand et où vous savez!

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