mercredi 22 mai 2013

Rafael Nadal s'est rassuré, mais à quel prix?


L'Espagnol Rafael Nadal est revenu hier dans le quatuor de tête du tennis mondial après sa victoire décisive de la veille aux Internationaux d'Italie, à Rome. En écrasant Roger Federer, 6-1, 6-3, Rafa a enlevé son sixième titre de la saison et porté sa fiche à 36 victoires et seulement 2 défaites, chaque fois en finale.
De retour au jeu cette saison après une pause de plusieurs mois pour soigner ses genoux fragiles, le gauche en particulier, Nadal voulait «se rassurer» et ne pouvait le faire de meilleure façon. À l'exception d'une défaite devant Novak Djokovic à Monaco, Nadal a été souverain sur la terre battue, sa surface de prédilection. Il partira de nouveau grandissime favori à Roland-Garros, la semaine prochaine, en quête d'un huitième titre.
En se comportant comme un ogre affamé de titres, l'Espagnol n'a toutefois pratiquement eu aucune pause depuis le début du printemps. Avec déjà 38 matchs disputés, il a joué près de 20% plus souvent que Djokovic, 40% plus que Federer, qui a volontairement allégé son programme afin d'être plus «frais» physiquement à Paris et à Wimbledon.
Toni Nadal, oncle et entraîneur de Rafa, a expliqué la semaine dernière que son protégé s'était toujours préparé de cette façon avant d'arriver à Roland-Garros et que la recette avait plutôt bien fonctionné jusqu'ici. Difficile de le contredire.
Federer, qui n'avait jamais été aussi impuissant devant un rival qui l'a battu 14 fois en 20 rencontres, l'a reconnu dimanche: «Quand Rafa joue de cette façon, il n'y a pas grand-chose à faire. Il dicte continuellement le jeu, même du fond du terrain, et parvient à retourner tous les coups, même vos meilleurs. Pour moi, il n'y a aucun doute qu'il est revenu à son meilleur niveau...»
Si ses succès répétés permettent à Nadal d'espérer terminer la saison au sommet du classement mondial, sa victoire à Rome lui a surtout permis de reprendre le quatrième rang à son compatriote David Ferrer. Il sera ainsi quatrième tête de série à Roland-Garros, ce qui lui évitera d'avoir à affronter l'un des trois premiers - Djokovic, Murray ou Federer - avant les demi-finales.

La force des Espagnols
Pas moins de sept joueurs espagnols ont remporté au moins un match, il y a deux semaines, à l'Omnium de Madrid. Une statistique impressionnante qui témoigne de la profondeur du tennis dans ce pays, tout particulièrement sur la terre battue.
On compte 13 Espagnols dans le top 100 mondial et ils seront évidemment en force, dans quelques jours, à Roland-Garros. Derrière Rafael Nadal (4e) et David Ferrer (5e), les Almagro (13e), Granollers (33e), Robredo (34e), Lopez (45e), Gimeno-Traver (48e), Verdasco (52e), Andujar (53e), Ramos (63e), Bautista-Agut (65e), Garcia-Lopez (79e) et Montanes (82e) sont tous susceptibles de surprendre des joueurs mieux classés qu'eux sur la terre battue, et le tableau masculin pourrait se colorer de jaune et de rouge dans quelques jours, à Paris.
Cela dit, la France n'est justement pas loin derrière, avec 10 joueurs dans le top 100, et si on peut douter que l'un d'eux répète l'exploit de Yannick Noah - le dernier Français champion à Paris, en 1983 -, leur nombre témoigne de la réussite du système français.
Les États-Unis viennent au troisième rang, avec huit joueurs, mais la plupart d'entre eux sont au-delà du 85e rang et aucun n'a le potentiel pour bien faire à Paris.

Source: http://www.lapresse.ca/sports/tennis/201305/21/01-4652655-rafael-nadal-sest-rassure-mais-a-quel-prix.php

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