Rafael Nadal n'a jamais gagné l'US Open (DPPI)
Absent des courts pendant plus de deux mois en raison de tendinites aux genoux, Rafael Nadal s’est montré plutôt convaincant à Montréal et Cincinnati. Est-ce suffisant pour envisager un succès de l’Espagnol à l’US Open ?
par Nicolas Cerbelle, le 25-08-2009En temps normal, se demander si Rafael Nadal est capable de triompher dans un tournoi du Grand Chelem paraît saugrenu. Même lorsqu’il s’agit de l’US Open, seul Majeur que le Majorquin n’a jamais gagné dans sa jeune mais déjà riche carrière. En remportant l’Open d’Australie en début d’année, il a même prouvé qu’il pouvait s’imposer sur dur. Demi-finaliste la saison dernière à Flushing Meadows, il avait chuté devant Andy Murray. Physiquement usé par un été 2008 surchargé, dont le point d’orgue fut son titre olympique à Pékin, Nadal n’avait alors plus d’essence dans le moteur. La donne est cette fois-ci totalement différente. Si l’Espagnol n’est pas au top de sa forme, ce n’est pas parce qu’il a trop joué, mais parce qu’il n’a pas assez joué.
Mieux que prévu
Contraint au repos forcé afin de soigner ses genoux endoloris, Nadal, qui restait sur une cuisante élimination en 8es de finale de Roland Garros face à Robin Soderling le 31 mai dernier, a retrouvé la compétition début août à Montréal avant d’enchaîner à Cincinnati, où il a respectivement atteint les quarts et les demi-finales. Un bilan qui satisfait pleinement l’ancien n°1 mondial : «Trois victoires à Cincinnati et deux victoires à Montréal ces deux dernières semaines, soit cinq victoires et sept matches au total, c'est assez de matches, je crois. Je suis heureux de tout. Heureux d'être là, heureux d'être davantage prêt pour l'US Open que je ne l'espérais avant cette tournée américaine.» Battu par Juan Martin Del Potro (7/6 6/1) au Québec puis par Novak Djokovic (6/1 6/4) dans l’Ohio, Nadal mesure toutefois le chemin qui lui reste à parcourir pour rivaliser avec les tous meilleurs mondiaux. «C'est une autre étape. Physiquement, mentalement, c'est difficile pour moi. Mais je crois que ce match (Ndlr : contre Djokovic) est une bonne expérience, pour tenter de franchir cette étape à l'US Open. Je crois que je n’étais pas prêt à 100% pour jouer à ce niveau. J'ai besoin de jouer à ce niveau plus d'une fois pour être prêt.»
Nadal dans la moitié de tableau de Federer ?
Tête de série n°3 à l’US Open, Andy Murray lui ayant chipé la place de n°2 mondial au terme du Masters 1000 du Canada, le Taureau de Manacor peut espérer bénéficier de quelques tours de rodage avant de croiser un cador. L’autre bonne nouvelle, c’est que ses genoux ne le font visiblement plus souffrir. La longueur des matches à l’US Open (au meilleur des cinq manches) incite cependant à la prudence. «On verra comment je serai sur cinq sets.» Quoi qu’il en soit, la concurrence sera rude. Outre Djokovic et Murray, meilleur joueur de la saison sur dur avec un bilan de 34 victoires pour 3 défaites, Roger Federer pourrait lui mettre des bâtons dans les roues. Titré à Cincinnati dimanche dernier, quintuple tenant du titre de l’US Open, le Suisse fait figure de favori. Et malgré un complexe d’infériorité face à Nadal (7 succès pour 13 revers dont 5 en finale de Grand Chelem), le mari de Mirka Vavrinec, apaisé par ses sacres à Roland Garros et Wimbledon - qui l’ont élevé au rang de meilleur joueur de tous les temps - et par sa récente paternité, semble avoir vaincu ses vieux démons. Le public new-yorkais, qui n’a jamais assisté à un duel entre les deux plus grands rivaux de la décennie, en rêve. Une fois n’est pas coutume, la rencontre pourrait intervenir au stade des demi-finales, Federer et Nadal ayant de fortes chances de se retrouver dans la même moitié de tableau.
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