Le nouveau roi de Londres.

Le nouveau roi de Londres

Le 7 juillet 2008

C’était une journée pour abattre des records et mettre un terme à des séquences victorieuses au All England Club et à la fin de tout, Rafael Nadal (2e) devenait le premier Espagnol en 40 ans à conquérir le titre de Wimbledon grâce à un gain de 6-4, 6-4, 6-7(5), 6-7(8) et 9-7 aux dépens de Roger Federer.

Pour une troisième année consécutive, Nadal de mesurait au numéro un mondial en finale de Wimbledon. Federer avait jusque-là porté une auréole d’invincibilité, accédant au match ultime de 2003 à 2008 et récoltant cinq titres d’affilée. Cependant, Nadal, qui ressemblait à un superhomme, a finalement remporté la reconnaissance qu’il espérait tant en mettant la main sur son premier titre du Grand Chelem autre que ceux de Roland-Garros.

« [Je suis] très heureux, car j’ai été positif tout le long du match », déclarait Nadal. « Gagner ici est absolument incroyable. »

Grâce à cette victoire, Nadal devient le premier joueur depuis Bjorn Borg en 1980 à conquérir, la même année, les grands honneurs de Roland-Garros et de Wimbledon. Il met également un terme au record de Federer de 65 gains consécutifs sur le gazon, dont 40 à Wimbledon.

La finale a été acclamée comme étant le meilleur match de tous les temps. Personne ne croyait vraiment que les deux protagonistes pouvaient offrir un spectacle plus relevé que lors de leur affrontement épique de 2007. Néanmoins, le niveau de jeu, la détermination et le courage démontrés par les deux joueurs ont de loin surpassé les attentes.

La journée avait commencé un peu trop facilement pour Nadal, qui semblait prêt à s’envoler avec une victoire en trois manches, mettant la main sur les deux premières par la marque de 6-4 et 6-4 et conservant son service en troisième. Mais la pluie s’est mise à tomber et Federer a profité d’un arrêt de jeu pour se ressaisir. De tels arrêts ont toujours été bénéfiques pour Federer, qui est revenue sur le terrain avec une nouvelle flamme dans les yeux pour remporter le bris d’égalité. Par la suite, il a essuyé deux balles de championnat et s’est emparé de la quatrième manche. On aurait cru alors qu’il était mûr pour sa sixième couronne consécutive.

La lumière du jour faiblissant rapidement et les joueurs ne démontrant aucun signe faiblesse, la cinquième manche restera longtemps dans les annales. Après un deuxième arrêt cause par la pluie à 2-2, les hommes étaient prêts pour la dernière reprise. On aurait dit que personne ne voulait mettre fin au match; pas la foule, pas les commentateurs et certainement pas les joueurs qui luttaient sans merci. Ce n’est qu’à 7-7 que Federer a ouvert une brèche, permettant à Nadal de servir pour le titre. Ce n’était plus qu’une formalité. Federer semblait vaincu et quelques points plus tard, il l’était.

« [C’est] probablement ma défaite la plus difficile », avouait Federer. « Je crois avoir bien joué [mais] j’ai raté trop d’occasions dans les deux premières manches. Rafa a bien joué. Je suis content de ne pas avoir déçu les spectateurs. Je suis heureux de la façon dont je me suis défendu. C’est vraiment tout ce que je pouvais faire. »

Ce match est la plus longue finale de l’histoire de Wimbledon (quatre heures et 48 minutes). Il établit également un record pour la conclusion la plus tardive (21 h 15). En remportant 500 points, Nadal comble l’écart qui le sépare de Federer et n’est qu’à 545 points de son rival. Comme il reste encore beaucoup de tournois avant la fin de la saison, Nadal pourrait détrôner Federer avant longtemps.