samedi 2 août 2008

Nadal, la patience récompensée.

Nadal, la patience récompensée

Samedi 02 août 2008
AGENCE FRANCE-PRESSE

Rafael Nadal (Photo PC)
Rafael Nadal (Photo PC)
PARIS - Assuré de devenir le prochain numéro un mondial, Rafael Nadal s'empare d'un fauteuil qu'il aurait occupé depuis longtemps déjà s'il n'était pas le contemporain de Roger Federer.

Jamais personne n'avait patienté aussi longtemps dans l'antichambre du roi. Et jamais aucun joueur vainqueur d'autant de titres n'avait dû se contenter du rôle de dauphin.

Vainqueur de trente tournois, Nadal, à peine 22 ans, possède déjà un palmarès que certains ex-numéro un peuvent lui envier. Mais il n'a longtemps pu espérer mieux que cette étiquette de numéro deux qu'il porte sans interruption depuis le 25 juillet 2005, un record.

Car devant lui il y avait un extraterrestre, qui alignait des saisons de rêve pour pulvériser un autre record, celui du nombre de semaines successives dans la peau du grand manitou (235 cette semaine).

"Avec tous les points que j'ai gagnés, j'aurais dû être numéro un depuis longtemps dans une configuration normale. Mais il y a Roger, le meilleur joueur de l'histoire...", répétait inlassablement l'Espagnol.

Il fallait attendre un fléchissement du roi pour que celui qui s'est autoproclamé "meilleur numéro deux de l'histoire" puisse enfin prétendre à l'étage supérieur.

Alors que jusque-là, le monde du tennis était partagé en deux - à Nadal les tournois sur terre battue, à Federer les titres sur surfaces rapides - le gaucher majorquin a définitivement élargi son registre cet été pour gagner sur tous les terrains.

Le chef d'oeuvre de Wimbledon

A Cincinnati, il reste en course pour un sixième titre consécutif en tournoi, sur trois surfaces différentes. Le plus beau, son chef d'oeuvre, a eu lieu sur le gazon de Wimbledon, au terme d'une finale sublime face à Federer aux airs de passation de pouvoir.


Qu'elle intervienne finalement lundi, le 11 ou le 18 août, en fonction de sa fin de tournoi à Cincinnati, Nadal sera donc le 24e chef de meute depuis 1973 et sans doute l'un de ceux qui l'aura le plus mérité.

Cette prise de pouvoir consacre l'ascension fulgurante d'un gamin de Manacor, bourgade des Baléares, neveu de l'ancien défenseur du FC Barcelone Miguel Angel. Qui, à son arrivée sur le circuit en 2001, a explosé tous les standards de précocité, remportant son premier match professionnel avant même d'avoir 16 ans.

En 2005, il a tout juste 19 ans lorsqu'il remporte à son premier essai le tournoi de Roland-Garros, où il est toujours invaincu en quatre participations. Sa victime cette année-là en finale, l'Argentin Mariano Puerta, dit alors: "Il va marquer l'histoire, il va devenir une légende." Prémonitoire.

Car depuis Nadal a confirmé en étoffant son jeu, toujours bâti sur un énorme coup droit qui a, au fil du temps, reçu le renfort d'un revers et d'un service en nets progrès.

Quant à la hargne et les jambes, tout va bien, merci! Vu l'énorme débauche d'énergie qu'il développe sur un court, Nadal est certes régulièrement annoncé à bout de souffle.
L'hiver dernier, des rumeurs alarmantes laissaient même entendre qu'il était sur le point d'arrêter sa carrière à cause de douleurs aux pieds. En guise de réponse, il est en train de réussir la meilleure saison de sa carrière pour intégrer définitivement le cénacle des plus grands.

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