mardi 23 février 2010

Nadal, quitte ou double

2010 sera une année décisive pour Rafa. Soit il revient au premier plan face à son rival Roger Federer, soit il plonge dans les ténèbres et laissera le souvenir du plus redoutable combattant de l’Histoire du tennis, vainqueur de 6 tournois du Grand Chelem à seulement 22 ans.

Quand on pense désormais à Rafael Nadal, plein de questions surgissent ...

-son genou va-t-il tenir? C’est la grande inconnue, mais le tennis de Nadal, fondé sur une générosité de tous les instants, dépend énormément de sa condition physique. Rafael Nadal se bat sur chaque point comme si sa vie en dépendait, et c’est la grande différence entre lui et les autres joueurs du circuit. Seul, dans les joueurs contemporains, Lleyton Hewitt peut lui être comparé pour sa combativité sur le court. On en saura plus à Indian Wells, tournoi qui devrait sonner la reprise du champion espagnol. Espérons pour le Majorquin que son destin ne convergera pas vers celui du footballeur brésilien Ronaldo, dont la carrière fut interrompue deux ans par de graves blessures au genou droit.

-doit-il poursuivre avec son entraîneur actuel, qui n’est autre que son oncle, Toni Nadal? Changer de coach aurait un énorme avantage, car nul doute que Toni, qui connaît son neveu comme sa poche, n’a plus le recul nécessaire pour faire progresser l’ogre de Manacor. Il faut peut être un électrochoc pour relancer Nadal, et l’oeil extérieur d’un coach. Agassi, avec Brad Gilbert, avait ainsi relancé sa carrière. Toni Nadal a récemment suggéré que son protégé devait être capable de service du droit. Déclaration paradoxale venant de celui qui a fait de son neveu un gaucher, espérant ainsi lui donner un avantage à exploiter sur les droitiers du circuit, largement majoritaires. En effet, Rafael Nadal est un faux gaucher. Droitier intrinsèque devenu gaucher, il lui sera compliqué de changer d’un coup un point aussi critique de son jeu. Mais le service restera alors son talon d’Achille. Dommage, car la puissance de Rafa devrait lui permettre d’être un excellent serveur.

-pourra-t-il concurrencer de nouveau Roger Federer? Si le physique tient, Nadal pourra à nouveau bénéficier du complexe d’infériorité vécu par le Suisse lors de leurs confrontations directes. Mais pour battre Federer et lui reprendre la place de numéro 1, il faudra aussi se défaire du trio des challengers Murray - Djokovic - Del Potro, dont l’appétit de victoires est féroce. A force de se partager les miettes du festin hispano-suisse, l’Ecossais, l’Argentin et le Serbe ont les dents aiguisées ... Nadal a un avantage mental sur Federer, mais ce dernier n’a plus aucune pression, seuls trois records importantslui manquent, le nombre de titres à Wimbledon (7, Pete Sampras), le nombre de semaines comme numéro 1 de l’ATP(record 286, Pete Sampras) et le gain du titre olympique (qu’il tentera de décrocher à Londres en 2012, sur gazon).

-le doute peut-il s’installer chez Nadal? Le Majorquin, depuis sa défaite contre Robin Soderling sur l’ocre parisien, n’a pas gagné un seul tournoi. Le dernier trophée de Rafa reste le tournoi de Rome, en mai 2009. Battu logiquement en demi-finale de l’US Open (par Del Potro), en poules aux Masters (par Djokovic et Soderling)puis en quarts de finale de l’Open d’Australie (par Murray), Nadal va perdre la confiance, bien inestimable pour un joueur. Il lui faut briser la spirale négative, car sinon il entrera sur le court avec une épée de Damoclès, en voulant à tout prix regagner un tournoi ... et le cercle vicieux s’enclenchera. Parfois, les matches se jouent d’avance dans la tête, comme en 2005 et 2006, où tous les rivaux de Federer, Nadal excepté, avaient déjà perdu virtuellement le premier set, persuadés dans leur esprit de l’invincibilité du Suisse.

-le fait d’être numéro 4 va-t-il changer la donne? Désormais, privé de son statut de numéro 2 (acquis depuis 2005, sauf en 2008-2009 où il fut numéro 1 de l’ATP), Nadal pourra à nouveau tomber dans la partie de tableau de Roger Federer en Grand Chelem ... en demi-finale, par exemple, comme en 2005 porte d’Auteuil. Cela dit, Nadal sera toujours tête de série, donc protégé pendant les premiers tours, ceux qui permettent le rodage technique et physique sur ces tournois si exigeants que sont les quatre Grands Chelems, disputés sur deux semaines. A Roland-Garros et Wimbledon, Nadal expérimentera vraisemblablement ce nouveau statut de numéro 4. Il pourrait ainsi croiser la route de Federer avant la finale, plutôt que celle de Murray ou Djokovic, abonnés récurrents aux quarts ou aux demi-finales contre le Taureau de Manacor.

-doit-il privilégier les Grands Chelems ou la place de numéro 1? C’est l’éternel dilemme, qui grandit au fur et à mesure que les années avancent, quand le déclin vous guette. Nadal, malgré son jeune âge, devra se poser cette question. On voit désormais que Federer gère les tournois de moindre importance avant de sortir la guillotine en Grand Chelem. Le critère le plus souvent utilisé pour dicter la place d’un joueur dans l’Histoire du jeu reste cependant le nombre de victoires en Grand Chelem, devant le nombre de semaines passées au sommet du classement ATP. Nadal, qui a tout gagné sauf l’US Open et la Masters Cup, compte déjà 6 victoires en Grand Chelem, sans oublier la médaille d’or conquise aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Loin des 16 victoires en Grand Chelem de Roger Federer (record), mais sur les talons d’autres géants du tennis, comme Wilander et McEnroe (7), ou encore Lendl, Connorset Agassi (8). Avant peut être de songer à se lancer à la poursuite des titans, Tilden (10), Borg et Laver (11), Emerson (12), Sampras (14) et ... Federer (16, série en cours). Mais pour cela, il faudra complètement récupérer au niveau du genou, tout en jugulant le trio Murray- Djokovic - Del Potro ...

Source: http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=26844

1 commentaire:

génie a dit…

FAUX.Nadal n'a plus l'avantage mental sur Federer.Le nr 1 l'a battu sèchement sur terre lors de la finale du tournoi de Madrid en 2009.Demeure par contre un grand respect entre ces deux champions.