Le vendredi 06 juin 2008
Roland-Garros: une autre finale Federer-Nadal
Roger Federer et Rafael NadalPhotos AFP
Jacques Klopp
Agence France-Presse
Paris
Roland-Garros: une autre finale Federer-Nadal
Roger Federer et Rafael NadalPhotos AFP
Jacques Klopp
Agence France-Presse
Paris
Comme depuis deux ans, la finale de Roland-Garros opposera le meilleur joueur du monde, Roger Federer, au meilleur joueur de la terre, Rafael Nadal: la réédition d'un classique qui penche plus que jamais en faveur de l'Espagnol, impressionnant vendredi en demi-finales.
Ce sera la dix-septième rencontre entre les deux hommes, la quatrième à Paris et la troisième de suite en finale. Nadal, triple tenant du titre, était attendu au rendez-vous. Federer aussi. Mais on voit mal comment le Suisse pourrait contrarier, dimanche, son éternel bourreau sur terre battue.Car vendredi, comme depuis le début de la quinzaine, les deux hommes n'ont pas montré la même chose. Nadal a gagné au KO. Federer aux points. L'Espagnol semblait pourtant avoir l'adversaire le plus compliqué avec Novak Djokovic.
Mais, alors que le numéro un mondial a peiné face à un Gaël Monfils enthousiasmant (6-2, 5-7, 6-3, 7-5), il a surclassé le Serbe (6-4, 6-2, 7-6) sous les yeux de Björn Borg, dont il vise à égaler le record de quatre victoires consécutives.«Borg? Non je ne l'ai pas vu, aujourd'hui je n'ai vu personne», a assuré Nadal, trop occupé à jouer ce qu'il a qualifié de meilleur match de sa carrière à Paris, ce qui lui permet au passage de préserver sa place de numéro deux mondial.Comme le Suédois à sa grande époque, Nadal démolit ses adversaires. Tirant des passing depuis les panneaux publicitaires, il a laminé pendant deux sets et demi le troisième joueur mondial.«Jusqu'au double-bris du troisième set, le niveau de jeu de ‘Rafa’ était incroyable. Techniquement et tactiquement c'était parfait», a applaudi son oncle et entraîneur Toni.Federer a tout vuSi l'oncle a «ensuite eu très peur», lorsque Djokovic est revenu de 0-3, puis à 3-5, pour obliger Nadal à défendre une balle de set et le pousser dans le bris d’égalité, son élève n'a, lui, jamais vraiment paniqué.«Je savais que s'il gagnait ce set, il aurait encore à en reproduire deux autres comme ça», soulignait la terreur de Manacor, qui a définitivement fait taire la rébellion serbe en remportant les six premiers points du bris d’égalité.Federer a tout vu. «J'aime bien jouer la deuxième demi-finale, ça permet de voir l'autre en entier», a confié le Suisse. Et alors? «’Rafa’ a été fantastique. Il est sublime depuis le début du tournoi.»Est-il inquiet? «Non, on ne peut pas tirer trop d'enseignements de ces deux demi-finales, du simple fait que ‘Rafa’ est un gaucher. Mon match a été plus difficile. Mais je m'y attendais.»«J'estime que j'utilise la bonne tactique pour battre ‘Rafa’, a-t-il ajouté. J'ai le jeu et le physique pour le faire. J'ai progressé, j'ai plus de variété dans mon jeu, plus de possibilités.»ConfianceQu'en pense Novak Djokovic, témoin privilégié? «Nadal est très difficile à battre sur ce court, mais personne n'est invincible, dit le Serbe. Federer veut tellement gagner pour la première fois ici qu'il peut y arriver.»Vu la démonstration de Nadal, la motivation, aussi extrême soit-elle, risque cependant d'être une nouvelle fois insuffisante pour le Federer qu'on a vu jusque-là. Même s'il s'en défend à longueur de tournois, son début de saison (sept défaites) semble avoir laissé des traces en termes de confiance.Sur les points importants, qui tombaient systématiquement dans son escarcelle ces dernières années, il n'apparaît plus aussi serein qu'avant. Et Monfils, par ailleurs formidable de combativité, en a profité pour lui chiper le deuxième set. Et que dire de toutes ses volées «faciles» dans la bande du filet?Le Suisse estime que l'opinion est trop sévère avec lui. Il a raison dans la mesure où il est de nouveau là, en finale, pour la onzième fois sur les douze derniers tournois du Grand Chelem. C'est énorme, évidemment.Mais si on regarde ses matchs à travers le prisme de ses victoires passées, nettement plus limpides, le scepticisme ambiant peut aussi se comprendre. Surtout si on le compare à Nadal, qui écrase tout sur son passage.
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