8e jour - Interview de Rafael Nadal 8eme jour - dimanche 1 juin 2008
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Q. En arrivant en deuxième semaine, évidemment vous êtes déjà vraisemblablement en train de penser à un autre titre. Allez-vous modifier quoi que ce soit par rapport à l'année dernière pour y parvenir ?
R. J'atteins les quarts de finale, j’essaie de travailler le mieux possible chaque jour, mais je ne change rien en particulier.
Q. Vos ampoules vous font-elles toujours souffrir ?
R. Non, j’ai mis une double protection. C'était beaucoup mieux, je n'ai rien senti, c'est très important.
Q. Connaissez-vous les raisons de ces ampoules ?
R. Beaucoup de matches consécutifs, c'est un peu dur.
Q. Au cours des derniers mois, avez-vous utilisé les mêmes chaussures ou avez-vous changé de modèle récemment ?
R. Je n'ai pas changé, j’utilise les mêmes que l'année dernière.
Q. Rafa, pouvez-vous nous dire deux mots de votre prochain adversaire Almagro, qui a une très belle saison sur terre battue. Il a un an de plus que vous, le connaissiez-vous quand il était jeune ?
R. Bien sûr que je le connais, cela fait longtemps que je n'ai pas joué contre lui. J'ai joué deux fois contre lui à Barcelone.
Q. Deux fois à Barcelone ?
R. Vous avez raison, c'était à Palerme ! Donc, deux fois. C'est l'un des adversaires les plus coriaces que je connaisse à l'heure actuelle sur terre battue. Il a gagné au Brésil, à Acapulco. Il a joué la finale à Valence 5-2. Cela va être sans doute le match le plus difficile jusqu'à présent.
Q. Avez-vous été surpris de la facilité avec laquelle vous avez gagné aujourd'hui ?
R. C'est toujours surprenant de gagner 6/1, 6/0, 6/2 sur un huitième de finale sur un Grand Chelem. J'ai mieux joué aujourd'hui que les autres jours. Je me suis entraîné pendant une heure et demi, cela m'a un peu aidé, j'ai un meilleur ressenti de la balle. Le premier set, j'ai senti que je jouais bien.
Q. Vous n'avez perdu que 22 jeux sur 4 matches, vous vous sentez invincible.
R. 22 ? Je n'ai même pas compté. Quand j'arrive sur le court, je sais que je peux perdre. Je me dis : « Il faut que tu joues ton meilleur tennis, si tu veux gagner et continuer. »
Q. Rafa, quelle a été la situation après que vous soyez revenu sur le court, après l'interruption par la pluie ?
R. J'ai senti la tension qui retombait. La tête me tournait un peu, c'est vrai. Ressortir pour 30 minutes, re-rentrer, il n’y a pas le temps de prendre une douche. Je ne peux d’ailleurs pas parce que j'ai beaucoup de bandages. Quand je suis revenu sur le court, je me sentais la tête qui tournait. J'ai mangé du pain, des bananes, cela m'a beaucoup aidé.
Q. Les ampoules vous ont embêté aujourd'hui ?
R. Non, pas du tout, pas aujourd'hui.
Q. Quand vous dites que la tête vous tournait, qu'avez-vous ressenti ? Quand vous dites avoir la tête qui tourne, cela peut vouloir dire s'évanouir.
R. Non, rien de tout cela. J'avais la tête qui tournait un peu. J’avais la tête qui n’était pas forcément très claire.
Q. Rafa, on a vu Ivanovic avoir 6/0, 6/0 ! Il n'y a aucune pitié dans le tennis, comment le vois-tu ?
R. Pour les femmes, c’est différent. C'est une autre ligue, un autre groupe. La pitié, chacun fait ce qu'il peut. J'aimerais bien que tous mes matches soient comme celui-ci, parce que je souffrirais moins. Ici, je crois qu'il n'y a pas de pitié pour qui que ce soit, chacun fait ce qu'il peut sur chacun des points, il faut jouer pour gagner des points. Il n’y a que comme cela que l’on peut y arriver.
Q. Je ne sais pas si c’est le fait d'avoir eu des mauvais coups ou la menace de la possibilité d’une interruption en raison du manque de lumière qui t’a fait forcer la machine.
R. Je ne sais pas ce que vous voyez. Moi, je joue mes matches à 100 %, je donne le maximum à chaque point sans penser si je vais forcer la machine. Je force la machine à tous les matches. Je ne contrôle pas si je vais à moitié ou pas. Le tennis n'est pas un sport où l'on peut spéculer ni moi ni même Federer.
Q. Tu as dit que tu avais la tête qui tournait. Peux-tu nous expliquer ?
R. Je n'ai pas pris le temps de me doucher, j'avais beaucoup transpiré, je me suis séché. C'était une interruption de 30 minutes. En revenant, j'avais l’impression que ma tête tournait. Elle n’était pas là. J'aurais pu jouer, mais c'était un jeu important. J'avais un break d'avance, c'était important de me reprendre, de récupérer. J'ai pris le temps de manger une banane, un peu de pain, cela m'a aidé à me sentir mieux pour passer ce premier jeu. Je m'en suis bien sorti. Au début, j'avais la tête qui tournait pendant mon service. Après je me suis senti de mieux en mieux.
Q. Deuxième semaine sans perdre un set, tu arrives avec une grande forme, une grande confiance ici. Il semblerait que tu aies encore plus confiant.
R. Non, pas plus que d'habitude avec la même humilité, le même respect que j’ai lorsque je viens jouer ici et pas avec un excès de confiance. Ni moins de confiance mais avec un grand respect pour mon adversaire. Je dois jouer à 100 % si je veux avoir la victoire. Ce sera un match difficile. On va trouver l'un des joueurs plus en forme sur la terre battue avec le plus fort potentiel, ce sera un match très difficile, je suis convaincu de cela. A partir de là, je ferai le maximum pour lui faire mal.
Q. Après le match, que vous êtes vous dit au filet avec Fernando ?
R. Je lui demandai comment il allait et il m'a dit qu'il était un peu fatigué. C'est normal. On a joué un match dur. Il joue peut-être moins de matches. Il a eu aussi un problème à Hambourg. Il n'a pas eu beaucoup de temps pour s'entraîner. En revanche, je pense qu'il a fait un bon tournoi, il est arrivé en quart de finale. Ce n'était pas son jour. J'ai joué un niveau assez bon et j'ai gagné.
Q. Après l'effort, en théorie, normalement, tu ne penses qu'au match avec Almagro. Tu as un jour de repos, tu vas t’entraîner demain ou te détendre ?
R. Je vais m'entrainer une heure. Les jours de repos sont toujours un plaisir dans les Grands Chelems. C’est encore plus un plaisir si au lieu de finir à 22 h, on termine à 16 h car tu as l’impression d’avoir une véritable journée de repos. Je vais dîner, dormir et le jour suivant penser au match. C'est bon d'être en quart de finale. C'est un tournoi difficile. Arriver en quart de finale en 3 sets, c'est un bon signe. J'espère être frais et en forme pour ces matches. J'espère qu'il y en aura plusieurs.
Q. La fin de ton match a coïncidé avec celui de Chardy et Almagro, vous êtes pratiquement sur l’heure suisse, vous avez une précision suisse.
R. Je regardais son score. Lorsque je l’ai regardé, je me suis fait breaker deux fois. C'est une blague, je les connais bien.
Q. Comment faut-il le jouer ?
R. C’est un joueur complet, assez fort des deux côtés, il frappe très fort, il a un service très fort. On ne peut pas rentrer. Je vais essayer d'imposer mon rythme, jouer agressif, ne pas lui laisser l'initiative en le faisant courir. C’est peut-être le seul point faible pour lui.
Q. Tu joues mardi, le jour de ton anniversaire. Tu aimerais jouer très tôt pour profiter de cette journée ?
R. Jouer à n'importe quelle heure. Si je gagne, ce sera un beau cadeau d’anniversaire. Cela m'est égal de terminer tôt ou tard ou même à midi. Si le résultat est positif, ce sera un jour heureux. Si cela ne l'est pas, tant pis.
Q. Tu considères que Almagro est l'un des 3 ou 4 joueurs qui a la possibilité de te gagner sur un court de terre battue ?
R. Oui, l'un de ceux qui a une possibilité certainement.
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