Le cas Nadal
Mercredi 9 avril, 2008
Rafael Nadal est un bien curieux joueur. Non, il ne s’agit pas de revenir sur son physique de bûcheron, peu commun dans le monde du tennis, ni sur ses problèmes aux genoux. Le géant aux pieds d’argile affiche quelques contradictions.
En effet, solidement accroché à sa place de n°2 mondial depuis maintenant 3 bonnes années, il est également un non moins solide n°2 à la Race cette saison, derrière Novak Djokovic, mais assez loin devant un certain Roger Federer. Lui, dont les surfaces en dur ne font pas parties de ses favorites, est pourtant bel et bien le second meilleur joueur depuis le début de saison, derrière l’intouchable Djokovic. Il y a fort à parier qu’avec la saison de terre battue débutant, Nadal sera en tête de la Race d’ici Wimbledon, et peut-être même largement, qui sait? Ceci devrait lui donner des ailes à ce moment-là, pour la fin de saison, à condition qu’il n’ait pas épuisé ses genoux d’ici-là, lui qui est coutumier du fait.
Mais une interrogation saute aux yeux. Depuis quelques mois, il ne gagne plus. Cela ne devrait plus trop tarder avec la saison en terre battue à l’horizon, mais c’est tout de même à souligner.
Pire: la manière avec laquelle il a été littéralement déclassé plusieurs fois ces derniers temps est à méditer. Il y a eu la tornade Nalbandian tout d’abord, en fin d’année 2007. Certes, l’Argentin a été intouchable durant 2 semaines, mais d’autres l’ont au moins accroché, Nadal, lui, a disparu. Incapable de proposer une quelconque alternative, aucun répondant. Le guerrier était là, mais impuissant, sans cartouches. Le même scénario se reproduisit à l’Open d’Australie, contre Tsonga. Alors oui, Nadal y a atteint son meilleur résultat, avec une ½ finale. Mais la manière avec laquelle il a perdu en a étonné plus d’un. Nous ne reviendrons pas sur la finale de Chennai, contre Youzhny(6-1;6-0)car, à sa décharge, Nadal a dû batailler plus de 4 heures, la veille, contre son voisin, Moya. Mais, la finale de Miami a encore montré un Nadal sans consistance, face à un Davydenko certes très bon, mais son style était le même qu’avant. Résultat: un non match, encore une fois.
Alors, une question se pose: Nadal est-il vraiment le n°2 mondial incontestable? Ne doit-il pas plus cette place à l’avantage qu’il a sur la saison de terre battue? Car, pour le reste, force est de constater que Nadal va loin, toujours très loin dans les tournois, mais, hors TB, il semble développer comme un seuil d’incompétence: face à des joueurs de bons calibres, et jouant à leur meilleur niveau, Nadal est tout simplement impuissant. Ses balles, toujours(trop?)liftées, arrivent à mi-court, et ne gênent aucunement ce genre d’adversaires. Au contraire pourrions nous dire: c’est un régal de «cogner» dedans pour un Nalbandian, Tsonga, Davydenko. La liste peut-elle, alors, s’allonger? Oui, bien entendu, si Nadal ne change pas quelque chose, et vite. Car Djokovic a déjà la solution. Federer aussi. Mais, plus grave, Davydenko pourrait assez facilement oublier son complexe, Nalbandian pourrait(enfin?)revenir à un niveau digne de son talent. Mais n’oublions pas des Murray, Tsonga, Roddick. N’oublions pas aussi que les tournois sur dur représentent la majorité des points ATP, et de loin.
Nadal cogne dur, longtemps, court sur tout, mais son style correspond parfaitement à des top 10 en forme. Et cela n’a échappé à personne.
Affaire à suivre...
http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=19900
2 commentaires:
Hum ... je ne sais pas d'où vient cet article (Paul Roux ?). Ce serait bon de nous indiquer le lien Julie. C'est juste une suggestion :)
Certains pourraient hurler en lisant cet article et je les entends déjà en fait. Sauf que le journaliste qui a écrit cela rejoint les opinions de beaucoup d'observateurs de la scène tennistique.
Lorsque Rafa affronte des joueurs de moindre importance, ça va plutôt bien, mais dès qu'il affronte quelqu'un parmi les 20 meilleurs, tout le monde a peur ... et ce n'est pas normal.
Mais le fait est que que lorsque Rafa est confronté à de grosses pointures, il a de la difficulté. Ou il s'en débarrasse, mais en 3 sets joués serrés dans lesquels il a besoin de tous ses outils et toute son énergie, ce qui donne des matchs épique ou des matchs marathon, ou il perd de façon sèche et il y a non-match, comme la finale de Miami.
Il va bientôt jouer plusieurs semaines de suite sur sa surface préférée, mais il aura une énorme pression en raison de tous les points qu'il doit y défendre. Et je crois qu'il compte justement là-dessus pour conserver son ascendant sur Djokovic.
Par contre, cette longue épopée qui commence avec les tournois de terre battue et se poursuivra avec Queens, Wimbledon, Stuttgart ... puis Toronto et Cincinnati ... avec en prime les JO cette année risque peut-être, je dis bien peut-être, de nous laisser un Rafa complètement à sec pour le USO ... comme d'autres joueurs aussi peut-être.
Merci pour cet article Julie. Il est bon de lire différents points de vue.
Salut Nancy.
J'essai de retrouver le lien de l'article,je me souviens par contre que c'est un journaliste francais qui l'a écrit. Dès que je retrouver l'adresse je te l'envoi.
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