Coupe Davis, naissance d’un champion : Rafael Nadal
En cette veille de coupe Davis, où les meilleures nations du monde s’affrontent (USA-France; Argentine-Suède; Russie-Rep Tchèque; Espagne-Allemagne), je pense que cette compétition à rendu un immense service à Rafael Nadal, elle a probablement fait de lui un grand champion.
Chez les joueurs les plus précoces à participer à leur première la coupe Davis on trouve: Borg (16ans),), Chang (17ans), Wilander (17ans), Nadal (17ans), Becker (18ans), Hewitt (18ans), bref du beau monde! Nadal étant le seul à gagner ce trophée dès sa première participation à 18ans en décembre 2004, il reste le plus jeune vainqueur de l’histoire de la coupe Davis.
Cette campagne de coupe Davis 2004 commence pour l’Espagne en République Tchèque en indoor, autant dire mission impossible quand ont voit la composition de l’équipe de l’époque: Lopez, Robredo, Martin et Nadal... que des bons terriens sauf Lopez! Moya et Ferrero sont quelque part en congés et Nadal a droit à son baptême du feu en coupe Davis à 17 ans et demi? Pari osé de la part de son capitaine Jordi Arrese? Et pourtant le miracle a lieu!
Nadal perd son premier round face a Jiri Novak en 3 sets serrés, Robredo remets les pendules à l’heure face à Stepanek en 4 sets très disputés, victoire au tiebreak du 4è... Les tchèques n’ont pas dit leur dernier mot et empochent le double face aux espagnols sans trembler. Lopez dont c’est la 2è sélection à la lourde tache d’égaliser face à Berdych qui remplace Novak qui s’est dépensé pour le double. Berdych est encore très jeune lui aussi (18ans) et c’est aussi sa 2è sélection, Lopez sans doute un peu mieux classé l’emporte sans trop de difficultés en laissant un seul set à son adversaire. Deux partout, c’est à Nadal de relever le défi dans le 5 round décisif contre Stepanek... et à 17 ans il est prêt! C’est tout bonnement incroyable, il fait plier Stepanek en 3 sets avec 2 tiebreaks décisifs dans les 2 premières manches... Cette épopée a soudé l’équipe espagnole au-delà sans doute de l’aspect tennistique, Lopez est devenu un des meilleurs amis de Nadal et Robredo un fidèle de l’armada. Moya et Ferrero rappliquent pour les confrontations suivantes et l’Espagne tient sa dream team: Ferrero, Moya, Robredo et Nadal!
Nadal, laisse sa place en simple contre les Pays-Bas, et continue à jouer les doubles, un goût qui lui restera sans aucun doute et qui lui permettra d’apprendre beaucoup. Et puis il y a ce France-Espagne joué déjà dans les arènes d’Alicante... Vous aimez la corrida? Les français vont goûter le plaisir des passes et des banderillas... Forget aligne Mathieu, Santoro, Clément et Llodra en double. Grosjean est absent, Mathieu fait une bonne entame et remporte son simple face à Moya, Ferrero lamine Santoro pour être à égalité. Contre toute attente, la paire Nadal-Robredo gagne le double et donne l’avantage aux espagnols 2-1... aurait-on sous-estimés ces diables d’espagnols? Pour le point décisif, Nadal remplace Moya, et survole le match contre Clément... il envoie l’Espagne en Finale de Coupe Davis! Nadal autrefois petit porte drapeau de l’équipe en 2000, tient une place incontournable dans l’équipe espagnole. Il supporte à un âge incroyablement précoce les attentes et la pression d’une compétition aussi intense que la coupe Davis.
Mais le meilleur est à venir, contre les Etats-Unis en finale, les espagnols choisissent les arènes de Séville qui craquent presque sous la ferveur de 26000 spectateurs, du jamais vu en coupe Davis! Les USA ont une très bonne équipe: Roddick, Fish et les Bryan’s, côté espagnol on ne change rien sauf Nadal qui est mis au défi de battre Roddick à la place de Ferrero. Pour Ferrero c’est un camouflet même s’il n’a jamais battu Roddick, il fera la tête sur toutes les photos de la finale et ne s’investira plus jamais autant pour la coupe Davis, il n’a plus rejoué depuis 2005. En 2000 il avait été le héros de toute une nation en battant Hewitt pour le point de la victoire, en 2004 il est relégué comme faire valoir pour les doubles. La coupe Davis vous transcende ou peut vous broyer, c’est selon.
La coupe Davis, a forgé encore plus le mental d’un champion hors normes, le terrain s’y prêtait encore plus avec Nadal qu’avec un autre, il a su tout encaisser, la pression, les matchs difficiles, les décisions osées de son capitaine et qui a tout donné cette année là pour la coupe Davis et l’Espagne. Avec 26 000 espagnols en liesse qui l’encouragent, Nadal donne un point indispensable en battant Roddick n°2 mondial cette année là et Moya achèvera le travail en gagnant le point de la victoire en maitrisant Roddick de A à Z.
Après la victoire, je me suis dit que 2005 allait être une grande année pour Nadal, qu’il ferait des belles choses, qu’il serait un des meilleurs bientôt, mais j’avais jamais imaginé une seconde qu’il serait capable d’aligner 11 titres en une année dont Roland Garros, 4 master séries, et 6 autres titres... et finir numéro 2 mondial!! Non, jamais!
Même dans ses rêves les plus fous, je suis sûre que Nadal n’avait pas imaginé un scénario aussi dingue en 2005. La coupe Davis l’a grandi, lui a permis d’exploser à tous les niveaux. Moya a dit qu’il avait lâché l’animal en lui, pendant la coupe Davis. Bref, je ne sais pas de quel animal il parlait, mais Rafael Nadal est certainement de la race des prédateurs, car il ne lâche jamais sa proie dans la plupart de ses matchs, il faut l’empêcher de vous prendre à la gorge où trouver les coups qui font mal pour lui faire lâcher le morceau, son emprise mentale dans tous ses matchs est d’une rare intensité, on peu lire en lui le moment où dos au mur il va donner l’assaut, où il faut gagner le point à n’importe quel prix. Il est de la race des grands champions, peut être aussi grâce à la coupe Davis. De tous les trophées qu’il a gagnés, celui de la coupe Davis a une place à part, c’est lui-même qui le dit.
2008 serait-elle à nouveau l’année de l’Espagne? Les chances sont bonnes, non?
VAMOS!
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