Comme depuis le début de la quinzaine, Rafael Nadal a produit un tennis exceptionnel face à David Ferrer en demi-finale vendredi. Parfait? Non, mais pas loin. Dans tous les secteurs du jeu, l'Espagnol atteint des sommets cette année à Roland-Garros.
Pour un peu, ça ferait peur. Voilà un joueur qui a déjà gagné six fois Roland-Garros, et qui survole depuis des années le jeu sur terra battue, où il ne cesse de pulvériser records et adversaires. Or voilà que, malgré tout ce que Rafael Nadal a accompli, il n'a peut-être jamais été aussi fort qu'en cette fin de printemps 2012. Vendredi, il a laminé le pauvre David Ferrer, en ne lui abandonnant que cinq jeux. Ferrer, ce n'est pourtant pas le premier venu sur terre, particulièrement sur ce Roland-Garros. Il était probablement le joueur le plus impressionnant de la quinzaine, avec Nadal bien sûr. Pourtant, un monde a séparé les deux hommes vendredi.
Après une telle démonstration, certains avaient le sentiment d'avoir assisté à une sorte de modèle idéal du jeu sur terre battue. Comme s'il était difficile d'aller au-delà de ce que venait d'accomplir Nadal. Evidemment, l'idée ne plait pas à l'intéressé. "Je ne crois pas en la perfection, assène Rafa. Je n'aime pas parler de perfection, car ça n'existe pas. On peut toujours faire mieux." Sans doute. Mais la perfection, il la tutoie ces derniers temps. Depuis le début du tournoi, il n'a perdu que 35 jeux. Jamais il n'avait été aussi expéditif pour rallier la finale lors de ses six premiers sacres. Du grand Nadal, on en a déjà vu, et souvent. Mais de ses 51 matches gagnés porte d'Auteuil, celui contre Ferrer est probablement un des plus aboutis. "Oui, c'était l'un de mes meilleurs matches sur ce court", admet-il.
"Beaucoup plus en confiance que l'année dernière"
C'est simple, il n'y a rien à jeter dans le jeu du Majorquin cette année à Roland-Garros. Il y a toujours cette dimension physique déterminante. "Il apporte une telle intensité physique au jeu sur terre que, surtout dans un match au meilleur des cinq sets, soutenir la comparaison demande une débauche d'énergie dont probablement personne n'est capable", estime l'ancien numéro un mondial, Jim Courier. Son jeu de fond de court apparait sans faille. Ferrer, comme les autres, peut-être plus encore que les autres tant Nadal ne lui a rien passé, peut en témoigner. "Mon revers était excellent aujourd'hui, note le numéro deux mondial. Et en coup droit, je frappe vraiment bien depuis le tournoi. Aujourd'hui n'a pas fait exception. J'ai très bien joué du fond du court tout le tournoi." Quand il avance vers le filet, ce n'est pas mal non plus. Il a gagné treize points sur treize à la volée contre Ferrer.
Mais la cerise sur le gâteau, c'est sans doute son service. Fait exceptionnel à Roland-Garros, Rafael Nadal n'a perdu qu'une seule fois son service pour l'instant. Un record pour un finaliste. "Dans les deux premiers matches, juge l'Espagnol, mon service ne marchait pas très bien. Puis ça s'est arrangé, et comme je me sens bien en fond de court, la combinaison des deux fait qu'il est très difficile de me breaker." La conjonction de tous ces éléments, ajoutée à la confiance naturelle qui est la sienne sur terre battue, le rend presque invulnérable. Jusqu'ici, sa campagne 2008 faisait office de référence, avec seulement 41 jeux perdus et une destruction en règle de Federer en finale. Nadal parait au moins sur les mêmes hauteurs cette année avec 35 jeux concédés avant la finale de dimanche. "Chaque année est différente, c'est impossible de compare", estime Rafa, tout en admettant se sentir "beaucoup plus en confiance que l'année dernière."
S'il n'établit pas de hiérarchie dans ses campagnes parisiennes, il est d'ailleurs bien conscient que 2012 est, pour l'instant une cuvée exceptionnelle pour lui. "Sur ces derniers matches, je suis probablement proche de mon meilleur niveau sur terre, confirme-t-il. En 2008, c'était probablement un peu comme ça aussi. Parfois vous vous sentez bien, tout va dans votre sens. La raison, c'est que je joue bien depuis le début de l'année et que j'ai réussi une saison presque parfaite sur terre." Si l'on excepte la terre battue bleue de Madrid et sa défaite contre Verdasco, le "presque" devient de trop. A Monte-Carlo, Barcelone, Rome et Roland-Garros, Nadal a remporté 21 matches au total sans perdre le moindre set. Il y a la perfection. Et puis il y a Nadal. La seule différence entre les deux? Nadal, lui, existe bien. Malheureusement pour les autres.
Source: http://www.eurosport.fr/tennis/roland-garros-1/1968/nadal-toujours-plus-haut_sto3304647/story.shtml
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