Ces derniers temps, Rafael Nadal n'avait pas la tête au tennis. Soupçonné de fraude fiscale, irrité par la polémique avec les Guignols, toujours sans solution face à Djokovic, il a vécu un mois de février compliqué. Dans L'Equipe, il assure vouloir tourner la page et penser uniquement à son jeu.
Les accusations de fraudes fiscales: " Ça m'a fait mal"
Accusé par le quotidien El Mundo de n'avoir payé que 0,02% d'impôts sur les bénéfices de son groupe d'entreprises (Aspemir) entre 2006 et 2011, le roi de la terre battue a très mal vécu d'être pointé du doigt de la sorte, "surtout pour les gens en Espagne qui vivent une période difficile économiquement". Si le numéro 2 mondial reconnait avoir volontairement basé sa société dans le Guipúzcoa, une province basque espagnole à la fiscalité avantageuse, il nie toute volonté de fraude. Une enquête a cependant été ouverte par l'administration fiscale locale.
"Moi, je suis joueur de tennis et j'ai déjà suffisamment de problèmes à régler qui sont liés à ma profession pour ne pas m'occuper aussi de tout ça, précise Nadal. Mais quand la presse a commencé à sortir ces histoires de prétendues fraudes, c'était tout sauf agréable. Et, surtout, c'était faux. Tout a été fait dans la légalité, je paie tous mes impôts en Espagne, se justifie-t-il. J'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai dit ce que j'avais à dire. À moi, ça m'a fait mal."
Le dopage et la polémique avec les Guignols: " En France vous doutez de tout le monde"
"C'est une campagne contre l'Espagne en général, et contre le sport espagnol". En février dernier, Rafel Nadal avait comme le reste de l'Espagne réagi avec une indignation passionnée aux insinuations de dopage des "Guignols de l'infos". Aujourd'hui, le Taureau de Manacor veut calmer le jeu... tout en "trouvant injuste ces sketchs qui risquent de créer une opinion négative" sur lui. Il assume également son soutien à son compatriote Alberto Contador.
"Je n'ai pas du tout l'habitude de lire ce qui me concerne dans la presse. Mais sur ce coup là on m'en a beaucoup parlé et j'ai fini par regarder, raconte l’Espagnol. Ça ne m'a pas fait rire, mais chacun son humour. Chaque pays a aussi un humour différent. D'un côté j'ai compris le premier sketch mais il y a eu beaucoup trop de réactions, regrette-t-il. Ça s'est multiplié jour après jour. Mais bon, heureusement, ça s'est arrêté.
"Le problème que vous avez en France, et je ne sais pas pourquoi, c’est que vous doutez de tout le monde. On ne peut pas m’accuser d’avoir la potion magique, parce que la potion magique, c’est le travail et les efforts, tonne-t-il avec conviction. Il y a des gens qui se sont dopés partout. Je n’accepte pas qu’on m’étiquette ‘dopé’ alors que, depuis que j’ai sept ans, j’ai travaillé des milliers d’heures chaque putain de jour ! Au bout d’un moment, ça me fatigue. Sans se renier, il réitère son soutien à Alberto Contador, suspendu 2 ans pour dopage par le Tribunal arbitral du sport en février. Avant tout, je le soutiens parce qu'il est mon ami. Il dit qu'il ne s'est pas dopé et je le crois car c'est mon ami.
Sur Diokovic : "Pas obsédé par qui que ce soit"
Rafael Nadal l'assure à longueur d'entretien: Novak Djokovic n'est pas une obsession pour lui. Battu sept fois consécutivement en finale par le Serbe (4 Masters Series, 3 Grand Chelem), il prétend se focaliser sur son jeu et les améliorations qu'il peut lui apporter. Prendre sa revanche sur le Serbe ne serait pas sa principale source de motivation. Voilà pour la théorie. Mais nul besoin de lire entre les lignes pour ressentir que le gaucher a été touché dans son orgueil de champion par ces échecs successifs.
"Je dois améliorer mon tennis de façon globale pour avoir plus d'options contre Djokovic, mais je ne suis pas obsédé par qui que ce soit, expose Nadal. Je pense à moi bien avant de penser à Novak, à Federer, à Murray ou à Ferrer. Le matin, je me lève pour essayer d'être meilleur que la veille. On verra si ça suffira pour battre ceux que j'aimerais battre. Novak est dans une forme spectaculaire, mais je suis passé très près de le battre en Australie... Il faudra que je sois plus fort, plus constant, plus solide mentalement et physiquement que l'an dernier face à Djokovic. Tous les changements que j'essaie d'apporter ne sont pas évidents. Il faut le faire, il faut essayer, y mettre du courage et de l'enthousiasme." Nadal fend une nouvelle fois l’armure du joueur indestructible. "Tout le monde a peur, tout le monde a des doutes, je ne suis pas assez arrogant pour ne pas en avoir."
Roland-Garros: "Le premier sentiment, c'est la nervosité..."
Co-recordman (6 titres) avec Borg de victoire sur la terre battue parisienne, l'Espagnol assure vivre "dans l'instant présent" et ne pas se projeter, pour l'instant, sur une septième victoire parisienne.
"Si l'on me demande lequel de mes titres signifie le plus entre 2005 et 2011, la réponse pourrait être 2005, parce que le premier c'est toujours spécial. Mais en fait non, car avec l'expérience, les difficultés, les blessures, les défaites douloureuses (...) vous prenez mieux conscience de combien c'est dur de gagner. J'aimerais beaucoup en gagner un septième ... Mais il y a beaucoup de matches et de tournois d'ici là. A chaque fois que j'arrive à Roland-Garros, le premier sentiment, c'est la nervosité..."
Source: http://www.eurosport.fr/tennis/miami/2012/nadal-se-confie_sto3203064/story.shtml
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire