mercredi 16 juin 2010

Le croc-en-jambe de Wimbledon à Nadal

TENNIS | Roger Federer désigné tête de série No 1 à la place de l’Espagnol, pourtant meilleur joueur du monde.

© KEYSTONE | Rafael Nadal. Champion de Wimbledon 2008 à la tombée de la nuit.

Wimbledon ne respecte décidément rien. Sauf ses propres règles qu’il s’applique à lui-même, comme de bien entendu! Au moment de désigner l’ordre des têtes de série, les vénérables membres du All England ont décerné la place de No 1 à Roger Federer, tenant du titre, et relégué Rafael Nadal, le meilleur joueur du moment, à la deuxième!

En soi, le changement ne revêt qu’une valeur symbolique, car les deux hommes sont assurés de ne pas se rencontrer avant la finale. Reste le geste: pas très élégant et inutilement vexatoire à l’égard de Rafael Nadal, tout de même sacré en 2008.

Roger Federer n’est pas le seul à se voir récompensé par les organisateurs. Lleyton Hewitt, vainqueur de l’ancien No 1 mondial dimanche passé à Halle, a reçu une superbe prime à la performance: tête de série No 15, il gagne onze rangs! Ce n’est pas l’Australien qui va se plaindre de ce cadeau tombé du ciel.

A l’inverse des trois autres tournois du Grand Chelem, qui respectent aveuglément la hiérarchie du classement ATP, Wimbledon n’en a toujours fait qu’à sa tête. C’était compréhensible tant que le gazon des lieux était tout simplement injouable pour les terriens purs et durs et leur bon vieux gros lift!

Le forfait des Espagnols

Cette manière de faire – arbitraire aux yeux des lésés – a fini par ulcérer les Espagnols. En 1998, Carlos Moya et Alex Corretja, membres du top 10 et rétrogradés dans l’ordre des têtes de série, avaient déclaré forfait. Après avoir tenu conférence de presse dans une salle archicomble.

Mais ces temps-là sont désormais révolus depuis que la texture de l’herbe a radicalement changé, de même que les balles. Le tout pour ralentir le jeu et priver les gros serveurs, genre Goran Ivanisevic de l’époque ou Ivo Karlovic aujourd’hui, de leur arme fatale.

Dans ce contexte, la décision de Wimbledon de bouleverser la hiérarchie ne s’imposait vraiment pas. D’autant plus que le passage à 32 têtes de série – au lieu de seize – représente le meilleur bouclier pour protéger les favoris jusqu’à hauteur du troisième tour. 

Source: http://www.tdg.ch/actu/sports/croc-jambe-wimbledon-nadal-2010-06-16

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