Toni Nadal, inflexible tonton coach
Toni Nadal (Sipa)
Sous son air jovial, l’oncle-tuteur cache de solides certitudes que n’a pas entamées la défaite de son protégé en huitième de finale à Roland-Garros. En boucle, il répète les vertus de la trilogie travail-humilité-respect-. "Si Rafael prend la grosse tête, explique le coach, il peut compter sur moi pour remettre les choses en place. Je ne suis pas payé comme entraîneur, j’y tiens, ça me donne mon indépendance. Ma vie, je la gagne grâce au business dans lequel j’ai investi avec mon frère (*). "
Personnage central du circuit – on dit qu’il pourrait prendre un jour la tête de l’Association des joueurs de Tennis Professionnels (ATP) que préside l’Américain Adam Helfant – Toni Nadal n’hésite jamais à rappeler le champion à ses devoirs. Sur les cours, il lui a toujours interdit le moindre débordement. Briser une raquette de colère est proprement inimaginable. "Il est important de savoir la valeur des choses, dit Antonio, mêmes les plus futiles. Gâcher, ce n’est pas bien. Et puis je n’aime pas les gens capricieux". Dans le clan Nadal, on ne badine avec les principes.
La défaite du n°1 face au suédois Robin Soderling n’est pas une totale surprise pour l’entraîneur. Il sait que son neveu n’est pas invincible. "Si Rafa possédait la technique de Federer, affirme-t-il, il ne perdrait pas un seul match". Pour en faire le n°1 mondial de la discipline, Toni a misé sur la préparation physique imposant à son neveu de longues séries d’exercices pour améliorer ses déplacements et son explosivité sur les cours. S’il veut continuer à gagner, le natif de Manacor n’a d’autres solutions que de s’entraîner dur. Et d’écouter les conseils de "tio Toni".
Gérard Muteaud
(*) Sébastian Nadal, le père de Rafael, possède une entreprise spécialisée dans l’isolation et les doubles-vitrages. Il partage avec son frère Tonio la propriété de l’un des plus fameux restaurants de Majorque et d’un complexe immobilier et commercial à Palma.
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