Une boucherie. Il n'y a pas d'autre mot pour décrire la performance du jour de Rafael Nadal face à Andy Murray (6-3, 6-2, 6-1).
1h40' de démonstration pour le n°1 mondial. 1h40' de souffrance et
d'humiliation pour le 8e joueur du monde. Un cauchemar pour l'Ecossais,
redoutable compétiteur. S'il avait réussi à secouer Nadal à Rome dans le
froid et la nuit, il a été étrillé sous la chaleur de Paris.
''Rafa'' a joué le feu en coup droit, sortant sans aucun doute son
meilleur match sur terre battue de la saison. Il s'est aussi rassuré sur
son dos en servant de bien plus belle manière que depuis le début du
tournoi. Et ce revers grippé face à David Ferrer avait retrouvé vendredi
la solidité de ses belles heures. Tous les feux sont au vert pour celui
qui pourrait devenir dimanche le premier joueur à remporter cinq
trophées de suite ici. Il est déjà devenu le premier à se qualifier pour
neuf finales du même Majeur.
Murray était à sec
Dans
la case des circonstances atténuantes côté Murray, il faut évidemment
citer le temps perdu sur la route vers les demies. Vendredi, il n'avait
clairement plus la caisse suffisante pour répondre au plus gros défi
physique actuel : Nadal sur ocre et dans la chaleur, quand son lift vous
met en miettes. L'enchaînement Kohlschreiber - Verdasco - Monfils lui a
été fatal, et il s'en voulait logiquement d'avoir été aux cinq sets
dans le premier et le dernier alors qu'il avait eu le match en mains.
Aurait-il fait meilleure figure en étant frais ? Sans doute. Aurait-il
gagné ? On peut en douter, tant rien dans son jeu sur terre battue ne
fait pour le moment mal à Nadal dans un grand jour. Son coup droit est
encore bien trop à plat et surtout trop poids léger pour résister à la
puissance adverse. Et son petit manque de puissance générale est
amplifiée sur une surface où sa prise de balle précoce et son timing ne
font plus la différence. Quand en plus il a le service et le retour en
berne comme aujourd'hui, c'est l'impuissance totale. Un jour il
deviendra peut-être le premier Britannique de l'ère Open à atteindre la
finale de Roland-Garros mais cela lui demandera un énorme exploit.
La fusée Nadal en orbite ?
Rafael
Nadal, lui, va arriver dimanche avec une confiance décuplée par rapport à
l'avant Roland-Garros. Sur cette demie, on l'a de nouveau vu ogre :
dans le court, agressif, indestructible. Mine de rien, c'est la première
fois depuis le Masters 2013 que Nadal a battu deux Top 10 de suite dans
le même tournoi. Cette 34e victoire consécutive sur terre battue a été
acquise avec la manière et sans doute au meilleur moment alors que Novak
Djokovic l'attend en finale. En infligeant sa 15e défaite en 20 duels à
Murray, il s'est assuré de défendre jusqu'au bout sa couronne
parisienne, son trône et sa chance d'égaler les 14 titres du Grand Chelem de Pete Sampras. Dimanche, tout sera sur le tapis.
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