mercredi 12 octobre 2011

Nadal: son mental en questions

Nadal: "Je joue plus mal" - TENNIS - Masters Shanghai
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Après sa déconvenue face à Andy Murray, Rafael Nadal a concédé que le Nadal de 2010 était bien meilleur que celui de 2011, tout spécialement lors des moments importants. Battu 7 fois sur 10 en finale cette année, le N.2 mondial estime qu'il lui reste encore du travail pour retrouver son vrai niveau.

La saison 2011 n'a pas été bonne pour Rafael Nadal. Malgré trois titres de plus à son palmarès, dont Roland-Garros, cette année lui laisse tout de même un goût amer. La raison se résume en un chiffre : 7 finales perdues sur 10, dont deux en Grand Chelem. Six face à Novak Djokovic. Et la dernière face à Andy Murray en finale de Tokyo (3-6, 6-2, 6-0). Une défaite aussi étonnante dans la manière que dans le score. Cela faisait plus de deux ans que l'Espagnol n'avait plus encaissé un 6-0 dans une finale ATP. Le dernier joueur à avoir réussi cela était déjà Andy Murray à Rotterdam en février 2009 où Nadal n'était pas au top de sa forme (3-6, 6-4, 0-6).

A Shanghai où l'avant-dernier Masters 1000 de la saison bat son plein, le N.2 mondial a tenté d'expliquer ce manque de réussite par rapport aux autres saisons par un jeu qui manque de constance. "J'ai besoin de travailler davantage pour retrouver mon niveau de 2010. Je crois que le Rafael Nadal de 2010 avait quelque chose de plus spécial que celui de 2011", exprimait-il en conférence de presse avec un brin de nostalgie. "Gagner ou perdre dépend de toutes, toutes, toutes petites choses. Et ces toutes petites choses, je les faisais mieux l'an dernier." "Je ne pense pas que le niveau de jeu de 2011 soit meilleur que 2010 ou 2009. Je pense que c'est similaire", contredisant au passage ce qu'avait déclaré Andy Murray. "Pour ma part et Roger Federer, nous jouons beaucoup moins bien."

Toni : "Rafa est devenu trop nerveux"

Dans une interview accordée la semaine dernière au journal espagnol El Mundo, Toni Nadal a donné une piste plus précise. L'oncle-entraîneur du Majorquin a évoqué le "syndrome Djokovic" et sans doute posé le doigt là où ça fait mal. "Rafa est devenu trop nerveux quand il joue face à Novak Djokovic. cela s'est vu surtout à Rome. Il est clair qu'il y a eu trop de défaites face à lui. C'est vrai que Djokovic joue bien mieux cette saison par rapport aux autres joueurs. J'espère que cela ne sera pas le cas tout le temps... Le type de jeu de Rafa a déjà bien fonctionné face au Serbe. Nous savons que nous devons faire des changements, mais pas dans son jeu, surtout sur sa mentalité."

"Si tu n'évolues pas chaque année encore et encore, tes chances de gagner s'amoindrissent", estime Rafael Nadal. "N'oubliez pas que c'est ma septième année sur le circuit en étant au moins N.2 mondial. C'est arrivé parce que j'étais dans de meilleures conditions mentales toutes ces années et ensuite parce que je repoussais toujours mes limites en améliorant mon jeu. C'est mon but et c'est ce que je dois continuer à faire si je veux rester dans le gratin mondial encore longtemps."

Rafael : "J'ai encore assez d'illusions pour m'entraîner"

Nadal ne serait-il pas simplement en train de plafonner ? "Je suis conscient que je ne peux pas jouer parfaitement à chaque match. J'ai très bien joué cette année, mais pas parfaitement. Voilà pourquoi j'ai perdu des matches importants et pourquoi Djokovic, qui joue parfaitement les moments importants, a remporté trois titres du Grand Chelem cette saison. Dans mon esprit, j'ai encore assez d'illusions pour m'entraîner dur et assez de motivation pour essayer de faire toujours mieux et trouver des solutions pour un meilleur joueur l'année prochaine."

Après être passé par Pékin pour jouer un match d'exhibition face à David Ferrer, puis par Tokyo, Nadal a posé ses valises à Shanghai, tournoi qu'il débute face à sa compatriote Guillermo Garcia-Lopez au 2e tour. Dans ce lieu où il ne s'est jamais imposé malgré une finale perdue en 2009 face à Nikolay Davydenko, l'Espagnol tentera de se remettre dans le droit chemin de la victoire en essayant d'épingler un 20e titre en Masters 1000. Psychologiquement, ça ferait un bien fou au détenteur du record de victoires en Masters, d'autant que ni Roger Federer, ni Novak Djokovic ne seront là pour le contrarier. Tenant du titre, Andy Murray, lui, sera bien là.

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