Rafael Nadal s'est écroulé contre David Ferrer. (Photo PC)
MELBOURNE - Le no 1 mondial Rafael Nadal ne réalisera pas son Grand Chelem personnel, après avoir traversé comme une ombre son quarts de finale des Internationaux d'Australie, laissant à son compatriote espagnol David Ferrer, vainqueur 6-4, 6-2, 6-3 mercredi, le billet pour la demie face à Andy Murray.
Le Britannique,cinquième joueur mondial, a quant à lui battu le surprenant ukrainien Alexandr Dolgopolov en quatre manches de 7-5, 6-3, 6-7 (3/7) et 6-3.
Le Majorquin ne réussira pas le Grand Chelem à cheval sur deux saisons. Après avoir remporté Roland-Garros, Wimbledon et les Internationaux des États-Unis l'an dernier, il avait la possibilité de s'adjuger le quatrième tournoi majeur du circuit à la suite, ce que seul Rod Laver a accompli depuis le début de l'ère Open, sur la seule année 1969.
Après le match, Nadal a admis qu'il n'était pas à son mieux.
Soigné hors du court après les trois premiers jeux de la partie, le Majorquin est revenu sur le terrain avec un bandage en haut de la cuisse gauche, peut-être touché aux ischio-jambiers.
"Je ne me suis pas senti au mieux. Mais je ne peux rien dire sur cette blessure, a-t-il déclaré. Je préfère ne pas en parler, d'abord parce que je n'en sais pas plus. Par respect pour le gagnant qui est aussi un ami, je préfère parler du match."
"Quand je perds, on dit toujours que j'ai eu un problème et je ne veux pas donner cette image", a-t-il affirmé, félicitant son adversaire.
"J'ai fait tout ce que j'ai pu, a-t-il assuré, précisant avoir été touché au tout début de la rencontre. Après, le match était presque fini."
Nadal échoue pour la deuxième fois d'affilée en quarts de finale à Melbourne, après son abandon l'an dernier face à Andy Murray pour une lésion au genou droit.
Ferrer, 7e mondial, a su parfaitement exploiter le manque de rythme et d'allant de Nadal, qui a dû s'absenter pour subir des soins au début du premier set et portait au retour un bandage en haut de la cuisse gauche.
Le Valencian se hisse pour la deuxième fois de sa carrière à ce stade la compétition dans un tournoi du Grand Chelem, après une expérience aux Internationaux des États-Unis 2007. Il s'était mis en confiance avant d'arriver en Australie, remportant avec classe le tournoi d'Auckland.
Contre Murray, no 5 mondial, le bilan comptable des confrontations est favorable à l'Espagnol : 3 à 2. Mais les trois victoires de Ferrer ont été acquises sur terre battue, les deux de l'Écossais sur dur, comme en Australie...
Mine des mauvais jours
Mercredi, les premiers jeux avaient donné le ton d'une partie qui s'annonçait cauchemardesque pour Nadal. Ferrer remportait sa mise en jeu initiale et Nadal bataillait ensuite pour sauver la sienne, finalement préservée après un bon quart d'heure de lutte.
Affichant la mine des mauvais jours, il partait ensuite aux soins. À son retour, Ferrer, très agressif, mettait constamment la pression sur le service de son compatriote et creusait l'écart.
Si Nadal comblait son retard, il finissait par céder la manche sur son service, après 1h10 de combat.
Transpirant énormément - il a dû changer de T-shirt plusieurs fois - le Majorquin semblait se traîner sur le court, peut-être encore insuffisamment remis du virus grippal contracté à Doha.
Il parvenait toutefois à prendre le service de Ferrer en début de deuxième manche, mais son adversaire revenait dans la foulée. Efficace à la volée (7/7), Ferrer se détachait de nouveau à 4-2 et empochait la manche.
Le no 7 mondial conservait la même intensité lors du 3e set et Nadal ne parvenait plus à suivre, malgré quelques sursauts d'orgueil, non concrétisés au tableau d'affichage. Le Majorquin s'inclinait finalement après 2h32 de jeu et s'éclipsait quelques secondes après du court.
Une 5e demi-finale en grand chelem
Pour ce qui est de Murray, il atteint ainsi sa cinquième demi-finale en Grand Chelem, la deuxième de suite à Melbourne où il avait été finaliste malheureux l'an dernier.
Jusqu'à mercredi, Murray n'avait pas perdu un set du tournoi, et n'avait jamais encaissé plus de sept jeux par match. Mais contre le fantasque ukrainien, il n'a pu s'astreindre à cette discipline.
Le 46e mondial, réputé pour ses traits de génie comme ses passages à vide, a entamé son match contre Murray de la même manière que les précédents, face à Jo-Wilfried Tsonga ou Robin Soderling: en perdant la première manche.
Les deux joueurs ont concédé tour à tour deux fois leur mise en jeu dans le premier set. Murray, aussi handicapé par une première balle en berne (44%), a dû s'y reprendre à quatre fois pour enlever la manche, sur un magnifique retour sur la ligne.
Dolgopolov, qui avait réussi deux fois plus de coups gagnants que Murray lors du premier set, a été moins en verve au second, tout en commettant encore de nombreuses fautes directes. Murray, avec plus d'allant au service, en a profité pour se détacher.
Au troisième set, Dolgopolov a retrouvé sa patte pour titiller Murray, et avec 23 coups gagnants contre seulement sept, a poussé l'Ecossais au bris d'égalité, qu'il a remporté avec audace.
Cependant, le no 5 mondial, agacé, répliquait en enfilant quatre jeux de suite dans la quatrième manche et concluait après 3h05 de jeu.
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