Andy Murray et Novak Djokovic ne tarissennt jamais d’éloges sur ce grand champion. Roger Federer a reconnu que Rafael Nadal est un n°1 mondial "très difficile à battre". Pete Sampras a déclaré que Nadal est pour lui l’un des 3 meilleurs joueurs de l’Histoire.
Nadal n’a jamais été un joueur exclusif de terre battue. Il était excellent sur terre et bon sur les autres surfaces. En 2005, l’année de sa consécration à Roland Garros, il gagne certes les Masters de Rome et Monte-Carlo sur terre, mais il gagne aussi la même année celui de Madrid qui se jouait sur dur indoor, celui du Canada sur dur (face à André Agassi), et enfin il fait finale à Miami où il s’incline en 5 sets face à Federer après avoir remporté les deux premiers sets. On pouvait voir dès cette année-là qu’il n’était pas fait du même bois que la plupart des vainqueurs de Roland Garros qui ont énormément de mal à s’imposer sur les autres surfaces.
Les années 2006 et 2007 viendront le confirmer puisqu’il atteint à deux reprises la finale de Wimbledon face à Federer, dans des matches perdus respectivement en 4 et 5 sets. En 2007, il passe très près de la victoire en étant le premier à breaker dans le cinquième set. Le Suisse dira cette année-là "Je suis heureux d’avoir remporté ce titre avant qu’il ne prenne tout", une réflexion qui se confirmera puisque Nadal reste depuis ce jour invaincu au All England Club (il n’a pas participé à l’édition 2009).
2008 vient confirmer les progrès de Nadal sur les autres surfaces que la terre battue. Après sa victoire au tournoi du Queen’s sur gazon, il remporte enfin Wimbledon aux dépens de Federer, quintuple tenant du titre, et il atteint la même année les demi-finales de l’Open d’Australie et l’US Open. Il gagne aussi les Jeux Olympiques sur dur, ce qui fait de lui à ce jour le deuxième joueur de l’histoire, après André Agassi, à avoir réalisé le Golden Chelem en carrière en remportant les 4 Grands Chelems et l’Or Olympique. En Masters 1000, il atteint au moins la demi-finale de 5 des 6 tournois se disputant sur dur (Indian Wells, Miami, Madrid, Toronto et Cincinnati).On oublierait presque que Nadal reste encore cette année-là impérial sur terre battue grâce à ses victoires à Roland Garros et aux Masters de Monte-Carlo et d’Hambourg.
Il commence l’année 2009 sur les chapeaux de roues en remportant pour la première fois de sa carrière l’Open d’Australie face à Federer malgré une demi-finale épuisante face à Fernando Verdasco. C’est l’ultime confirmation que Nadal est un joueur multi-surfaces, il enchaine d’ailleurs sur un titre à Indian Wells qu’il gagne pour la deuxième fois de sa carrière. Il viendra malheureusement payer ses efforts de l’Open d’Australie lors de la tournée sur terre battue où il remporte, sans la manière, les Masters de Monte-Carlo et Rome, échoue en finale de Madrid face à Federer après avoir frôlé l’élimination en demi-finale face à Djokovic, et perd en huitième de finale de Roland Garros sur blessure. Une blessure qui le poussera au forfait au Queen’s et à Wimbledon. Il reviend un mois plus tard toujours aussi performant sur surface rapide puisque malgré un quart de finale perdu au Masters du Canada, il atteindra du 16 août 2009 au 15 août 2010 au minimum la demi-finale de tous les Masters 1000, ce qui fait de lui le recordman de demi-finales consécutives en Masters 1000, toutes surfaces confondues (9). Il perd nettement en demi-finale de l’US Open 2009 face à Juan Martin del Potro mais reste sur une deuxième demi-finale consécutive, ce qui confirme sa régularité sur cette surface.
C’est en 2010 que commence la véritable razzia en Grand Chelem pour Rafael Nadal. Après une défaite à l’Open d’Australie face à Andy Murray, il revient plus fort en remportant Roland Garros, Wimbledon et l’US Open. Il gagne Roland sans perdre le moindre set et en mettant une raclée à Soderling (6-4, 6-2, 6-4) qui l’avait battu l’année précédente et qui est le tombeur de Federer en quarts. Après une frayeur lors des premiers tours de Wimbledon, il remporte ses quatres derniers matches en ne perdant en tout qu’un seul set (face à Soderling) en quart, il ne fait qu’une bouchée d’Andy Murray et Tomas Berdych (tombeur de Federer) battus tous deux en 3 sets secs. Mais c’est à l’US Open que Nadal sera considéré par une grande partie de la presse, des spécialistes et de ses pairs, comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire. Il remporte enfin le tournoi, et de manière magistrale puisqu’il ne perd qu’un set, en finale face à Novak Djokovic après une interruption due à la pluie. Lors de ce tournoi, il sert régulièrement à plus de 200 km/h grâce à un changement de prise de raquette et ne se fait breaker que très rarement (jusqu’à la demi-finale, il n’a concédé qu’un seul et unique break!). Il bat son record au service face à Feliciano Lopez avec un service mesuré à 217 km/h. La couverture de terrain de l’Espagnol reste toujours aussi impressionnante malgré la rapidité de la surface.
Rafael Nadal est un joueur extraordinaire. Il ne cesse de répéter lors des interviews "I’m trying to improve my tennis", on n’y fait jamais attention et pourtant c’est la raison n°1 pour laquelle il est aussi fort. Contrairement à plein de joueurs, il ne reste pas sur ses acquis, il cherche constamment à améliorer tous les secteurs de son jeu. Beaucoup de joueurs se diraient qu’après 2 demi-finales à l’US Open, il n’y a rien à changer et qu’avec un peu de chance et un bon tirage le titre est possible, Nadal non. Il a bossé comme un dingue l’une des armes les plus importantes sur surface rapide, le service, et développé un jeu agressif en jouant plus à plat et en liftant moins. Qui aurait cru que Nadal ferait plus d’aces que Djokovic en finale de l’US Open (8 à 5)? L’Espagnol est même en 2010 le deuxième joueur du circuit, derrière Roddick, à avoir remporté le plus facilement ses jeux de service (90%) et également le deuxième à avoir sauvé le plus de balles de break (70%), ce qui prouve qu’en plus d’avoir une défense extraordinaire, il est également un très bon attaquant.
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