Jusqu'où Nadal peut-il aller ?

Nous sommes les spectateurs d'un moment assez rare dans la vie d'un joueur et dans l'histoire du tennis. A 24 ans, Rafael Nadal compte 8 titres du Grand Chelem. Il est au milieu du gué, entre la rive des premiers espoirs (pas de titre majeur) où sont encore postés quelques collègues de sa génération : Andy Murray, Tomas Berdych, Gaël Monfils, Fernando Verdasco, Stanislas Wawrinka, Jo-Wilfried Tsonga, Robin Söderling, loin de ceux qui se sont jetés à l'eau (1 titre), les Novak Djokovic et Juan Martin Del Potro, et encore loin d'une rive qui semble inaccessible, celle des 16 titres de Roger Federer et des 14 de Pete Sampras.

Nous avions vécu le même moment incertain en 1996 avec Sampras. A Wimbledon, l'Américain perd son titre pour la première fois en quatre ans. Il a 7 titres du Grand Chelem, et on se demande s'il peut résister à la nouvelle génération. Deux mois plus tard, il remporte son quatrième US Open avant de gagner son deuxième Open d'Australie ensuite.

Fin 2007, début 2008, le temps se suspend pour Roger Federer. Le Suisse n'est plus qu'à un titre du record de Pete Sampras, il vient de faire deux "Petit Chelem" de suite (trois tournois du Grand Chelem sur une saison), et pourtant : il n'arrive pas à s'imposer à Roland-Garros et la concurrence devient franchement agressive. Les jeunes loups le mordent aux chevilles, en conférence de presse, moins en match, et Nadal grandit. Djokovic le sort en demi-finale à Melbourne, il confirme avoir été victime d'une mononucléose et il revient fort pour être humilié 6-1, 6-3, 6-0 en finale à Paris. Pire. Il perd ce qui restera comme un des plus grands match de l'histoire, "chez lui", en finale à Wimbledon. La question que certains posent alors n'est pas absurde : aura-t-il la force d'égaler le record de Sampras ? Deux mois plus tard, il remporte son cinquième US Open consécutif.

Vous l'avez compris, Rafael Nadal vit un de ces moments exceptionnels où on peut légitimement se poser les questions les plus extravagantes. Vous l'avez aussi compris, l'US Open qui vient sera riche d'enseignement pour lui. Une victoire serait un pas de plus vers le palmarès de Federer. Nadal, qui a prouvé qu'il pouvait gagner au moins deux titres du Grand Chelem par saison, aurait 9 titres... Difficile de ne pas avoir une pensée pour le record de Federer...

Je vous propose donc premièrement, de faire le point ci-dessous sur le palmarès de Rafael Nadal par rapport aux légendes du jeu et répondre à trois questions.

LES QUESTIONS

Wimbledon est terminé, mais Rafael Nadal a clairement fait savoir quels étaient ses objectifs : rester N.1 mondial à la fin de la saison et gagner l'US Open : 1. Nadal gagnera-t-il un jour l'US Open ?

Il n'est peut-être pas aussi impressionnant qu'en 2008 mais il gagne haut la main Roland-Garros et Wimbledon. Il souffre des genoux, mais il sait adapter son jeu aux contraintes de son organisme et à celles du jeu. Il a dit qu'il avait commencé sa carrière très tôt et qu'il pouvait arrêter n'importe quand, qu'il en serait satisfait... Cela ne nous dit pas jusqu'à quand il peut continuer à jouer. S'il gagne deux titres du Grand Chelem par an après avoir remporté l'US Open, il aura 17 titres du Grand Chelem à 28 ans... Vous y croyez ?
2. Pensez-vous que Nadal peut- battre le record du nombre de titres du Grand Chelem de Federer (16 ou plus) ?

Bien entendu, nous argumenterons et développerons nos propres réponses avant l' US Open et en fin d'année. Sachez par ailleurs que Nadal a souligné qu'il ne pouvait pas encore être comparé à des joueurs comme Ivan Lendl car ils avaient remporté de nombreux Masters... Mettons notre raquette à couper qu'il sera enfin au rendez-vous à Londres cette saison. Nous vous laisson enfinune ultime question qui ne manquera pas d'alimenter la chronique si le Majorquin poursuit sa carrière à ce rythme :
3. Peut-il devenir le meilleur joueur de l'histoire ?

LE PALMARES DES VAINQUEURS DE GRAND CHELEM (8 titres ou plus)

1. Roger Federer : 16 victoires-6 finales
Aus Op. : 4-1
Rol-Gar.: 1-3
Wim. : 6-1
US Op. : 5-1

2. Pete Sampras : 14-4
Aus Op. : 2-1
Rol-Gar.: 0-0
Wim. : 7-0
US Op. : 5-3

3. Roy Emerson : 12-3
Aus Op. : 6-1
Rol-Gar.: 2-1
Wim. : 2-0
US Op. : 2-1

4. Bjorn Borg : 11-5
Aus Op. : 0-0
Rol-Gar.: 6-0
Wim. : 5-1
US Op. : 0-4

5. Rod Laver : 11-6

Aus Op. : 3-1
Rol-Gar.: 2-1
Wim. : 4-2
US Op. : 2-2

6. Bill Tilden : 10-5
Aus Op. : 0-0
Rol-Gar.: 0-2
Wim. : 3-0
US Op. : 7-3

7. Rafael Nadal : 8-2

Aus Op. : 1-0
Rol-Gar.: 5-0
Wim. : 2-2
US Op. : 0-0

7. Fred Perry : 8-2
Aus Op. : 1-1
Rol-Gar.: 1-1
Wim. : 3-0
US Op. : 3-0

7. Andre Agassi : 8-7
Aus Op. : 4-0
Rol-Gar.: 1-2
Wim. :1-1
US Op. : 2-4

7. Jimmy Connors : 8-7
Aus Op. : 1-1
Rol-Gar.: 0-0
Wim. : 2-4
US Op. : 5-2

7. Ken Rosewall : 8-8
Aus Op. : 4-1
Rol-Gar.: 2-1
Wim. : 0-4
US Op. : 2-2

7. Ivan Lendl : 8-11
Aus Op. : 2-2
Rol-Gar.: 3-2
Wim. : 0-2
US Op. : 3-5

NOMBRES DE TITRES ATP (ERE OPEN)

1 Connors 109
2 Lendl 94
3 McEnroe 77
4 Sampras 64
5 Borg 62
5 Vilas 62
7 Federer 61
8 Agassi 60
9 Nastase 57
10 Becker 49
11 Laver 47
12 Muster 44
13 Edberg 41
13 Nadal 41
14 Smith 39
15 Chang 34
16 Ashe 33
16 Wilander 33


Source: http://www.eurosport.fr/ace_blog18/jusqu%27ou-nadal-peut-il-aller_post180849/blogpostfull.shtml