mardi 30 décembre 2008

Sampras prêt à jouer contre Nadal



Sampras prêt à jouer contre Nadal
L'Américain Pete Sampras-Photo : AFP


Le retraité américain reste encore très actif raquette en main. Il participe notamment à des matches d'exhibition contre des joueurs actuels. Après avoir déjà affronté Federer, il souhaite défier Nadal.Retraité depuis 2002, Pete Sampras s'était fait discret sur les courts jusqu'à l'année dernière. Après avoir battu Roger Federer en novembre 2007, il a enchaîné cette année plusieurs tournois réservés aux anciennes gloires ou a disputé quelques matches d'exhibition de belle facture. Du coup, il se verrait bien affronter Rafael Nadal : "Il est clairement le meilleur joueur du monde actuellement, mais je pense que, en salle, sur un court raisonnablement rapide, mais pas trop, je ne serais pas ridicule, confie-t-il à la chaîne Tennis Channel. Je suis vraiment curieux de "sentir" sa balle, sa cadence, ses effets, d'évaluer sa qualité de déplacement et son service. J'adorerais tester sa boîte à outils et le connaître lui aussi un peu mieux. J'aimerais essayer de jouer service-volée contre lui, et apprécier la difficulté de l'entreprise." Cela a le mérite d'être clair. Il est vrai qu'un match entre le recordman de victoires en Grand Chelem (14) et l'actuel numéro un mondial, aurait de quoi retenir l'attention.

Coup d'état signé Nadal



Coup d'état signé Nadal
Rafael Nadal a tout gagné en 2008Photo © 2008 - Imago / PanoramiC


Le roi est mort, vive le roi ! Auteur d'une saison tonitruante marquée par des sacres historiques à Roland-Garros et Wimbledon, Rafael Nadal a réussi l'inimaginable : renverser Federer et s'installer au sommet de la hiérarchie mondiale.
17 août, 2h du matin heure française, Rafael Nadal s'effondre de joie sur le court central du Parc olympique, se parant d'or pour fêter de la plus belle des façons son accession sur le toit de la planète tennis. Une ligne de plus à un palmarès hors du commun pour un joueur de seulement 22 ans et qui a réalisé l'impensable : faire chuter le roi Federer que l'on pensait encore quelques semaines auparavant indéboulonnable de son trône.

Le travail qui paie

82 victoires pour seulement 11 défaites, deux titres en Grand Chelem, trois en Masters Series, des chiffres «federesques»… Maître incontesté sur terre battue depuis trois saisons, Rafael Nadal a réussi en 2008 à étendre son royaume sur toutes les surfaces. L'Espagnol a su, sous la houlette de son oncle Toni, apporter les modifications nécessaires à son arsenal pour devenir une véritable machine à gagner, quel que soit le terrain de jeu. Alors que son lift incontrôlable, notamment côté coup droit, et ses qualités physiques impressionnantes lui ont permis de prolonger une année de plus sa suprématie sans partage sur l'ocre parisien, laissant sans réponse tous ses adversaires et étrillant Federer en finale à la Porte d'Auteuil (6-1 6-3 6-0), le taureau majorquin a également fait la démonstration sur herbe et le ciment américain que désormais, plus rien ne lui résistait.
Plus agressif en fond de court, capable de venir conclure les échanges au filet, doté d'un service enfin performant et d'un revers slicé efficace, notamment sur gazon, le nouveau roi de la discipline a la capacité, contrairement à Roger Federer, de modifier son jeu en fonction de la surface. Un sens tactique et des qualités techniques qui lui ont permis de signer entre Monte-Carlo, Paris, Londres, Cincinnati et Pékin quatre mois à jamais inscrits dans les annales. Premier joueur de l'histoire à enchaîner un sacre à Paris à une victoire au Queen's, premier depuis le mythique Bjorn Borg à réaliser le doublé Roland-Garros/Wimbledon, seul à signer le triplé Roland-Garros/Wimbledon/JO… Le Majorquin est bel et bien entré dans une nouvelle dimension et les portes vers les sommets de la hiérarchie mondiale se sont logiquement ouvertes, après trois ans de patience sur le strapontin de dauphin.

Déjà dans l'histoire

Plus encore que son accession au premier rang du classement ATP, Rafael Nadal s'impose de plus en plus comme un des plus grands champions de la discipline. Alors que Pete Sampras et Roger Federer n'avaient inscrit que trois tournois du Grand Chelem à leur palmarès à 22 ans, que Boris Becker et Mats Wilander, pourtant plus jeunes lors de leur premier sacre (18 ans), n'en comptaient que quatre, l'Espagnol présente au même âge un CV encore plus garni : 31 victoires en tournoi dont 5 en Grand Chelem et 12 en Masters Series. Alors que pour certains, Federer fait figure de plus grand joueur de l'histoire, Rafa pourrait très vite venir bousculer ce classement subjectif.
Doté d'un mental hors-norme et désormais de qualités techniques qui lui permettent de s'exprimer à plein régime sur toutes les surfaces, Nadal a les moyens de s'installer durablement au premier rang mondial et de résister à la nouvelle génération emmenée par Novak Djokovic et Andy Murray, à condition que son physique accepte de suivre la cadence infernale. En raison d'un jeu très usant, basé avant tout sur des qualités défensives éreintantes, le Roi a déjà montré à plusieurs reprises au cours de sa carrière des signes d'usure. Ses chevilles et dernièrement son genou, qui l'a obligé à renoncer à la Masters Cup et à la finale de la Coupe Davis, sont venus rappeler que tous les efforts consentis pour détrôner Federer pourraient un jour se payer cash.

Nadal/ Federer,les exponentiels.


Nadal/Federer, les exponentiels
Tennis - ATP Tour

Rafael Nadal et Roger Federer, c'est beaucoup mieux que le loto. Avec eux, on gagne à tous les coups. En 2008, le N.1 et 2 mondiaux ont encore fait grimper les enchères des records de l'ère Open, en attendant mieux. Un duo en chiffres.

DES CHIFFRES ET DEUX HOMMES
. N.1 mondial, c'était un boulot que l'on croyait réservé à Roger Federer. Pendant 236 semaines, le Suisse avait pris ses aises dans le fauteuil de meilleur joueur de la planète. Après une défaite symbolique en finale de Wimbledon, Federer a été éjecté de sa place en plein été américain par Rafael Nadal. L'Espagnol a vu sa patience récompensée : N.2 depuis le 25 juillet 2005, il a su qu'il a allait prendre la première place après une demi-finale à Cincinnati le 2 août, et a attendu une dizaine de jours pour que cela soit officiel.

. 2 - Faire le doublé Wimbledon-Roland-Garros, c'est un exploit rare. Roger Federer en rêvait, Rafael Nadal, un mois après Roland-Garros et quinze jours après son premier titre sur gazon acquis - et de quelle manière ! - au Queen's, l'a fait. Seuls le Suédois Bjorn Borg (1980) et Rod Laver (1969), avaient fait ce coup double dans l'ère Open.
. 2 - 6-1, 6-3, 6-0 (en 1h48), soit le score de la finale de Roland-Garros 2008, c'est la deuxième plus grosse défaite en finale de Roland-Garros de l'ère Open, après celle de l'Américain Brian Gottfried, battu 6-0, 6-3, 6-0 par l'Argentin Guillermo Vilas en 1977. Les fans de Roger Federer oublieront.

. 3 - Remporter trois titres majeurs, ce n'était il y a un an encore qu'un exploit habituel de Roger Federer, lequel avait réussi le Petit Chelem en 2004, 2006 et 2007. Là encore Rafael Nadal s'est substitué au Suisse pour réussir un triplé Roland-Garros-Wimbledon-Jeux Olympiques inédit.
. 3 - Battre Roger Federer en finale, c'est difficile. Le faire sur trois surfaces différentes, c'était impossible jusqu'à cette année. Rafael Nadal est le seul a détenir une telle stat'. Sur l'ensemble des finales disputées contre le Suisse, il mène d'ailleurs 10/4 !

. 4 rencontres Federer-Nadal en 2008 et 4 défaites pour Roger Federer. Une pour Suisse qui avait battu l'Espagnol au moins une fois lors des trois dernières saisons. Ce qui porte son total de défaites à 12 en 18 rencontres. Soit une victoire tous les trois matches seulement.
. 4 fois seulement Roger Federer a dû subir l'infamie d'un 6-0 dans sa carrrière. Le comble, c'est que c'est en finale de Roland-Grros qu'il a subi son dernier 6-0 en 766 matches. Pour les trois autres anomalies de sa carrière, il faut remonter à... 1999 ! : Byron Black (1999 au Queen's), Patrick Rafter (1999 à Roland Garros) and Vincent Spadea (1999 Monte Carlo).

. 5 titres d'un même Grand Chelem consécutifs, c'est rare. Quand un joueur réussissent deux fois cet exploit en deux ans, on peut dire que l'on vit une époque insensée : Roger Federer s'est arrêté à 5 de suite à Wimbledon (comme Bjorn Borg), mais il peut encore faire mieux à l'US Open en 2009. Quant à Rafael Nadal, il lui aussi égalé Borg, avec 4 titres de suite à Roland-Garros.

. 7 - Fauché par Nadal au sommet, Roger Federer mise toujours sur la durée. Il est d'ailleurs le seul avec Andy Roddick à être dans le top 10 depuis sept ans.

. 13 titres du Grand Chelem,17 finales de Grand Chelem lors des 24 dernières éditions (six dernières années), c'est un seul titre de moins que le record de Pete Sampras, et ça, ce n'est pas encore Rafael Nadal, c'est bien Roger Federer. Le Suisse a remporté son 13e titre à l'US Open après deux échecs consécutifs en finale, ce qui ne lui était jamais arrivé (deux demi-finales consécutives en 2005).

. 31 titres ATP (et 8 finales perdues) à 22 ans, c'est le total de Rafael Nadal fin 2008.

. 57 titres ATP (et 21 finales perdues) à 27 ans, c'est le total de Roger Federer fin 2008.

. 65 victoires consécutives sur gazon. C'est la formidable série de Roger Federer stoppée par Rafael Nadal en finale de Wimbledon. Rappelons que la série du Majorquin sur terre battue (81 victoires de suite) s'était arrêtée à Hambourg en 2007, face à Federer bien sûr.

LA FINALE DE WIMBLEDON

. 12 balles de break sauvées par Rafael Nadal sur 13 (contre 9 sur 13 pour Federer).. 25 aces claqués par Roger Federer.. 72% de points marqués derrière ses premières balles pour Roger Federer (contre 69% pour Nadal), et 30% de points en retour sur des premières (contre 27% pour Nadal).. 209 points marqués par Rafael Nadal au total, contre 204 pour son adversaire.. 288 minutes, c'est la durée de la plus longue finale de l'histoire du tournoi, achevée au crépuscule.

2009 - LES CHIFFRES A SUIVRE

1 - Roger Federer n'a plus gagné un Masters Series depuis Cincinnati en 2007. Au total, il en compte 10.
4 - Le Grand Chelem est un rêve accessible pour les deux joueurs. Physiquement, ils devront concentrer leurs efforts sur leur quatre objectifs pour tenir le rythme : Rafael Nadal a joué 93 matches en 2008 et Roger Federer 81. Un Grand Chelem, c'est 28 matches, soit un tiers de la saison.
5 - Le nombre de titres consécutifs à Roland-Garros que vise Rafael Nadal. Ce serait un record absolu.
6 - Le nombre de titres consécutifs à l'US Open que vise Roger Federer. Il égalerait le record absolu de William (Bill) Tilden (1920-1925).
12 - Rafael Nadal gagnera-t-il son 12e Masters Series à Madrid, lors de la première édition du nouveau tournoi de la capitale, au printemps et sur terre battue.
60 - Il manque 3 titres ATP pour que Roger Federer atteignent ce total. (Le record de Jimmy Connors est à 106)
400 - Rafael Nadal doit gagner 65 matches pour atteindre ce total. (Roger Federer en est à 617).

lundi 29 décembre 2008

Et oui c'est repartie pour une nouvelle année, 2009!


Prochain tournoi
Le Qatar ExxonMobil Open Doha, Qatar
Du 5 janvier au 11 janvier, 2009
Nombre de joueur: 32 en simple, 16 en double
Prix en argent: $1, 110, 250
Surface: Dure
Joueurs (10 premier)
Rafael Nadal
ESP
2
Roger Federer
SUI
4
Andy Murray
GBR
8
Andy Roddick
USA
19
Igor Andreev
RUS
22
Dmitry Tursunov
RUS
28
Philipp Kohlschreiber
GER
32
Mikhail Youzhny
RUS
35
Andreas Seppi
ITA
45
Albert Montanes
ESP

Nadal, roi de la pub.



Nadal, roi de la pub
Actualités / Tennis - le 29 décembre 2008 à 17h25
Par Chloé GURDJIAN


L’Espagnol vient d’être choisi pour faire la promotion de l’archipel des Baléares. Mais embaucher le numéro 1 mondial a un prix. Six millions d’euros pour trois ans.
Rafael Nadal se vend bien. Sportif préféré des Espagnols, le tennisman attire en masse le public. Il a donc été appelé à la rescousse pour aider son île natale de Majorque. Déserté par les touristes depuis la crise financière, l’archipel des Baléares avait besoin d’un soutien de poids pour faire remonter son affluence. Pendant trois ans, le numéro 1 mondial va donc vanter les mérites des îles espagnoles dans des spots publicitaires. "Ces îles sont ma maison, je vous invite à les découvrir. Moi qui voyage beaucoup dans le monde, je suis bien placé pour dire qu'on peut tout faire à Majorque, sauf peut-être skier..." La publicité sera diffusée dans les principaux pays clients des Baléares. On la verra sur les télévisions allemandes entre janvier et février 2009, en Angleterre en mars-avril, et enfin en Espagne en mai. Ces publicités ont quand même un coût : Rafael Nadal empochera 6 millions d’euros au total. Ces nouveaux millions iront s’ajouter à ceux des autres contrats de pub du Majorquin. Numéro 1 mondial et vainqueur de nombreux tournois, comme Roland-Garros, Wimbledon ou les Jeux Olympiques, Rafael attire les gros sponsors. Nike le paie 1,2 million d’euros par an pour qu’il porte les vêtements et chaussures Nike lors de ses matches. Son équipementier Babolat a revu son contrat à la hausse. Nadal est passé de 530 000 euros par an à 650 000 euros depuis 2007. Depuis 2008, l’Espagnol joue aussi les models pour la marque de haute couture parisienne Lanvin, pour 80 000 euros annuels. Sans oublier ses contrats avec Cola Cao, KIA Motors, etc. Au total, Rafael Nadal touche quelques 3 millions d’euros grâce à ses différents contrats publicitaires. Soit presque autant que ses 4,5 millions d’euros empochés grâce à ses victoires en tournoi.

Nadal ambassadeur des Baléares.



Nadal ambassadeur des Baléares pour 2 millions par an
Rafael Nadal souffle enfin-Photo : Corbis


Le numéro un mondial a été choisi pour participer à une campagne publicitaire en faveur de l'archipel espagnol, déserté par les touristes à cause de la crise financière.
Il n'y a peut-être qu'un million d'habitants aux Baléares, mais les quatre îles espagnoles ont vu naître un certain nombre de sportifs reconnus. Parmi eux, Carlos Moya, vainqueur de Roland-Garros 1998, Rudy Fernandez, l'une des stars des Blazers de Portland en NBA, Jorge Lorenzo, champion du monde de moto 250 cc en 2006 et 2007, Antonio Colom, 3e de Paris-Nice en 2006, ou encore Albet Riera, l'ancien ailier des Girondins, aujourd'hui à Liverpool. Mais aucun d'entre eux n'arrive à la cheville de LA star incontestée des Baléares, le natif de Manacor, sur l'île de Majorque : Rafael Nadal.


C'est pourquoi le tennisman, numéro un mondial et vainqueur de Roland-Garros, Wimbledon et des JO en 2008 a été choisi pour faire la promotion de l'archipel, boudé par les touristes en raison de la crise. Rafa a signé un contrat de trois ans, pour 6 millions d'euros en tout. Il va tourner une publicité où il explique que "ces îles sont ma maison, je vous invite à les découvrir". Le spot sera diffusé sur les télévisions allemande (en janvier-février 2009), anglaise (mars-avril) et espagnole ( mai), soit les principaux pays attirés par le soleil des Baléares. L'argument trouvé par Nadal, pour convaincre les futurs touristes ? "Moi qui voyage beaucoup dans le monde, je suis bien placé pour dire qu'on peut tout faire à Majorque, sauf peut-être skier..."

dimanche 28 décembre 2008

Nadal,roi de l'année 2008.

Nadal, roi de l’année 2008

Actualités / Tennis - le 28 décembre 2008 à 18h15

Par Chloé GURDJIAN

rafael nadal

La tornade Nadal a tout emporté sur son passage. Les titres, comme les dollars. Avec ces performances extraordinaires, "Rafa" est désormais le maître du tennis mondial. Notre dossier.

Toujours impressionnant, Rafael Nadal l’aura été encore plus cette année. L’Espagnol, tout juste 22 ans, a ajouté huit nouveaux titres à son palmarès – il en compte désormais trente et un. Nadal a remporté, comme à son habitude, les tournois majeurs sur terre battue : Monte-Carlo, Hambourg, Barcelone et Roland Garros, montrant qu’il est le roi incontesté de la terre ocre. Mais, cette saison, "Rafa" a étendu son talent au gazon en remportant Wimbledon, jusqu’alors chasse gardée de Roger Federer. Puis il s’est attaqué au dur, et a triomphé aux Jeux Olympiques. L’Espagnol démontre ainsi qu’il est devenu un joueur multi surfaces, et a atteint au minimum les ½ finales de chaque Grand Chelem – ½ à l’Open d’Australie et l’US Open, et victoire à Roland Garros et Wimbledon.

Rafael Nadal est unique. L'unique joueur à avoir réalisé le triplé Roland Garros - Wimbledon - Jeux olympiques la même année. Et l’unique joueur à avoir atteint les ½ finales de toutes les grandes compétitions : Grands Chelems, Masters Series, Masters, Jeux Olympiques, Coupe Davis.
Avec cet excellent bilan, 82 victoires pour 11 défaites, Nadal a réussi son rêve le plus cher : détrôner Roger Federer de la place de numéro 1 mondial. Il compte désormais 1370 points d’avance sur le Suisse, nouveau numéro 2 au classement. Ces bons résultats paient, puisque l’Espagnol a empoché presque 7 millions de dollars grâce aux tournois. De quoi prendre de bonnes vacances bien méritées.

vendredi 26 décembre 2008

Les grands d'Espagne sont de retour.

Les grands d'Espagne
sont de retour

Dominique Pagnoud
24/12/2008 | Mise à jour : 22:44
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Que ce soit la victoire de la sélection ibérique dans l'Euro de football, le maillot jaune de Carlos Sastre sur le Tour de France ou les titres de Rafael Nadal à Roland-Garros, Wimbledon et Pékin, le sport espagnol a dominé le monde en 2008.
Que ce soit la victoire de la sélection ibérique dans l'Euro de football, le maillot jaune de Carlos Sastre sur le Tour de France ou les titres de Rafael Nadal à Roland-Garros, Wimbledon et Pékin, le sport espagnol a dominé le monde en 2008. Crédits photo : Le Figaro

Avec ses footballeurs, ses tennismen, ses basketteurs et ses cyclistes, l'Espagne a trusté les titres cette année. Encourageant José Luis Zapatero à créer un ministère des Sports pour poursuivre l'embellie.

Le grand retour des conquistadores. En faisant rimer Espagne avec gagne, l'année 2008 a sanctifié un pays amoureux de sports. Le football qui n'avait plus remporté de titre majeur depuis quarante-quatre ans s'est magnifiquement réhabilité en matant l'Allemagne, 1-0 à Vienne, en finale de l'Euro.

Emmené par Torres, Villa, Silva, Senna, le football aux couleurs rojos n'a pas été le seul sport collectif à s'illustrer, puisque les basketteurs ont manqué la médaille d'or de justesse aux JO de Pékin, victimes du seul talent de la dream team américaine. En développant un jeu offensif spectaculaire, les Espagnols, tenants du titre mondial mais défaits 107-118 à Pékin, ont démontré qu'ils appartiennent bien à la fine élite.

À l'image de Rudy Fernandez, le Rookie des Portland Trail Blazers en NBA, mais surtout Ricard Rubio Vives, alias «Ricky Rubio» le nouveau magicien de 17 ans, meneur arrière qui ne tardera pas à rejoindre aux États-Unis son prestigieux partenaire Pau Gasol, l'as des as, aux côtés de Fernandez, Reyes et consorts.

Pour ajouter au tir groupé ibérique, les handballeurs ont obtenu la médaille de bronze, battus par les Croates (36-20) alors que les tennismen ont remporté la Coupe Davis grâce, principalement, à la paire de gauchers, Fernando Verdasco (16e mondial) Feliciano Lopez (12e) en allant vaincre les Argentins, sans Nadal, blessé.

Les héritiers du rêve olympique

Le roi Rafael Nadal n'a pourtant pas chômé en 2008, puisqu'il a enlevé… comme d'habitude, les Internationaux de Roland-Garros. Outre le tournoi parisien remporté pour la quatrième fois, le Majorquin a gagné sur le gazon cher à Roger Federer, s'imposant pour la première fois à Wimbledon. Dans la foulée, l'Espagnol est devenu champion olympique à Pékin. Après avoir été classé numéro 2 mondial durant 160 semaines consécutives, il a conquis le Graal devenant numéro un mondial le 18 août dernier à 22 ans, détrônant Roger Federer.

Autres victoires espagnoles spectaculaires, celles dans le Tour de France cycliste de Carlos Sastre, et dans les Tours d'Italie et d'Espagne d'Alberto Contador. Sans oublier le triomphe olympique sur route de Samuel Sanchez. Autant de succès obtenus à l'eau propre, souhaitons-le, pour éviter l'opprobre…

Enrique Iglesias, journaliste au quotidien sportif As n'élude pas la question du dopage, indissociable du cyclisme : «Il y a forcément une ombre. L'Espagne a eu le tort de laisser la guardia civil interpeller les coureurs avant que ne passe la loi antidopage, donc les cyclistes étaient toujours relâchés. Maintenant que la loi a été votée, le problème du dopage devrait être mieux appréhendé, c'était un fâcheux contretemps.»

Et le journaliste de se réjouir du renouveau ibérique : «Notre pays est en train de combler son retard, car le franquisme a gelé les valeurs sportives pour se concentrer sur la politique. Il n'y avait alors aucun espoir de pratiquer les sports, a fortiori de rêver à une carrière sportive. Trente-cinq ans après, l'Espagne parvient à maturité. C'est surtout grâce à la génération supersportive des jeunes de 20-25 ans, en plein épanouissement.»

Les champions espagnols sont les héritiers de la politique menée par la Catalogne et Barcelone au niveau des structures pour accueillir les JO en 1992. «L'Espagne récolte aussi les efforts fournis pour accueillir… en vain, à Madrid, les Jeux olympiques de 2012. Toutefois, poursuit Enrique Iglesias, notre pays ne désespère pas de voir son projet aboutir en 2016. Les performances sont aussi une conséquence de l'argent investi.»

Une résonance politique

Reste que les beaux résultats d'ensemble des sports espagnols ont eu une résonance politique. «José Luis Zapatero et son gouvernement ont décidé la création d'un ministère des Sports. Ils ont surpris tout le monde, et tout le monde a apprécié. C'est une grande première, puisque les sports étaient jusqu'alors encadrés par le ministère de l'Éducation nationale.»

Une innovation qui devrait porter ses fruits. «D'autant que notre pays est heureux de compter parmi la même génération des sportifs talentueux comme Rafael Nadal, Sergio Garcia (numéro 2 mondial en golf) ou Fernando Alonso (F1). Tous adoubés par la famille royale qui, avec son gendre Inaki Urdangarin, médaillé de bronze à Atlanta en 1996, a l'art de transmettre la flamme. Comme Antonio Samaranch qui a toujours une implication très forte sur les sports.»

Avec autant d'atouts, l'Espagne n'a pas fini de faire parler d'elle.

mercredi 24 décembre 2008

Rafabuleux Nadal !

Rafabuleux Nadal !

Les superlatifs viennent rapidement à manquer lorsqu'il s'agit d'évoquer la saison titanesque que vient d'accomplir Rafael Nadal. Et même si le nouveau numéro un mondial n'a gagné son premier tournoi de l'année qu'à la fin avril, il s'est amplement rattrapé par la suite, glanant son quatrième Roland-Garros consécutif avant de remporter son tout premier Wimbledon puis les Jeux de Pékin, rien que ça !

Nadal savoure son premier succès sur le gazon londonien. (Reuters) Nadal savoure son premier succès sur le gazon londonien. (Reuters)
Le public français n'aime pas les gagnants, paraît-il. Demandez-donc à Rafael Nadal, quadruple vainqueur des Internationaux de France, toujours loin d'être idolâtré par un public tricolore qui n'attend souvent qu'une chose: le voir chuter face à un adversaire plus modeste. Ce syndrome "Poulidor" n'est pas forcément dérangeant sauf lorsqu'il s'accompagne, comme lors du dernier Masters Series de Paris-Bercy, de sifflets injustifiés, en l'occurrence au moment de la sortie du Majorquin sur blessure.

Mais "Rafa" n'en a cure. Peu importe s'il n'est pas adulé lors des Internationaux de France, lui qui est pourtant invaincu dans la capitale depuis ses débuts sur la terre battue de la Porte d'Auteuil en 2005, puisque le monde est désormais son terrain de jeu, de Pékin à Monte-Carlo en passant par Londres, Hambourg et Toronto. Car "le taureau de Manacor" a encore pris une nouvelle dimension cette saison, ajoutant à ses quatre Roland-Garros la conquête de son tout premier titre du Grand Chelem hors terre battue, le prestigieux trophée de Wimbledon, au terme d'une finale homérique face à son grand rival Roger Federer.

Un public londonien médusé par une telle excellence

Le Suisse avait d'ailleurs déjà subi la loi de l'Espagnol à l'occasion des finales des Masters Series monégasque, pour son premier titre de la saison (7-5, 7-5), puis hambourgeois (7-5, 6-7, 6-3), avant d'essuyer une véritable correction en finale de Roland (6-1, 6-3, 6-0), un match à sens unique expédié en un peu plus d'1h45, clôturant une quinzaine où il n'aura pas perdu le moindre set, comme un certain Bjorg il y a 28 ans... Nadal allait ensuite accomplir un nouveau tour de force en s'adjugeant sa toute première épreuve sur gazon, à l'issue d'une victoire sur Djokovic en finale du Queen's. Déclic ou pas, toujours est-il que l'Espagnol allait enchaîner un deuxième Grand Chelem consécutif, où après avoir successivement corrigé Murray puis Schuettler, il était opposé au quintuple vainqueur de Wimbledon, le numéro un mondial Roger Federer.

Les deux hommes allaient offrir au public un spectacle époustouflant pendant près de 288 minutes, un record pour une finale sur les courts du All England Club. Mais cette rencontre avait plusieurs enjeux pour Nadal. Outre l'incroyable exploit qui consistait à faire chuter le grand Roger dans son jardin et devenir ainsi le premier joueur depuis Borg en 1980 à réussir le doublé Roland Garros-Wimbledon, il pouvait se rapprocher encore un peu plus de cette place de numéro un mondial conservée si précieusement par le Suisse depuis février 2004. Et l'Espagnol n'a pas tremblé, même lorsque le Bâlois remontait un déficit de deux sets pour l'amener dans un cinquième set sans fin, avant que Nadal ne remporte finalement le match au bout de la nuit, 6-4, 6-4, 6-7, 6-7, 9-7, devant un public londonien médusé par une telle excellence.

Nadal: "J'ai juste envie de progresser"

Car si cette rencontre a permis de faire (re)découvrir les délices de la petite balle jaune à certains, elle a surtout beaucoup fait mieux que n'importe quelle campagne de communication pour l'aura et la popularité de Rafael Nadal, à l'image d'une Martina Navratilova définitivement conquise par le Majorquin. "Ce qui est le plus impressionnant avec Nadal c'est la manière dont il a développé sa compréhension du jeu sur herbe, expliquait la nonuple vainqueur de Wimbledon. Il frappe son revers plus tôt, utilise son slice à bon escient et ses déplacements sont juste incroyables !"

"Rafa" allait faire encore un peu plus pour sa légende en remportant le Masters Series de Toronto et en atteignant les demi-finales de celui de Cincinnati alors que Federer s'inclinait en huitièmes face à Karlovic, permettant ainsi à Nadal de s'emparer du fauteuil de numéro un mondial, à tout juste 22 ans. Il faisait ensuite honneur à son rang en remportant les Jeux de Pékin grâce à une victoire finale sur Gonzalez, une compétition où il brilla par sa simplicité, résidant dans le village olympique et se montrant relativement accessible. Il finit la saison, fort logiquement, exténué, après avoir atteint les demi-finales à l'US Open et à Madrid, non sans avoir qualifié son pays pour la finale de la Coupe Davis que ses compatriotes allaient remporter, sans lui, face à l'Argentine. Reste désormais à connaître la nature de ses objectifs pour cette nouvelle saison, qui s'annonce plus passionnante que jamais et où il sera à nouveau très attendu. "J'ai juste envie de progresser, consent-il à avouer. C'est ce que vous avez à faire si vous êtes numéro 1 et que vous souhaitez le rester. Moi, je veux le rester et je vais me battre pour ça !" On veut bien le croire...